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C'est ma planète. L'indemnité kilométrique vélo, c'est tout bénéfice pour aller au boulot

Un rapport préconise d'étendre l'indemnité de frais kilométriques aux trajets domicile-travail à vélo. Il est remis mercredi à la ministre des Transports.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Un homme en costume-cravate se rend au travail en vélo. (MAXPPP)

70% des personnes qui prennent leur voiture pour aller au travail font moins de cinq kilomètres. Pourquoi ne pas les faire à vélo ? Mercredi 20 décembre, un groupe d'experts remet un rapport à la ministre des Transports sur le coût d'une généralisation du remboursement des trajets à vélo pour aller au bureau, l'indémnité kilométrique vélo (IKV). Rassurez vous : l'idée de ce rapport n'est pas de nous faire tous aller au boulot à vélo mais qu'au moins les salariés qui le font puissent avoir un remboursement de 20 à 35 euros par mois comme leurs collègues qui viennent en transport en commun.

On apprend dans ce rapport que 58% des personnes qui viennent au travail en voiture font moins d'un kilomètre. C'est fou quand on sait qu'aujourd'hui ce serait mieux pour leur santé et pour la planète de le faire à vélo, ou même à pied. En effet, ce rapport a été réalisé par des experts de la mobilité de la métropole lilloise, de la Fondation pour la Nature et l'Homme, la Fédération des usagers de la bicyclette, les villes ou le Club des territoires cyclables.

Un bénéfice pour la santé des salariés

Tous se sont penchés sur les bénéfices en terme sanitaires, environnementaux et économiques de la pratique régulière du vélo. Ils ont compulsé notamment des données au Pays-Bas et en Belgique où les entreprises et les administrations remboursent déjà le parcours domicile-travail de leurs employés cyclistes au même titre que ceux qui viennent en transports en commun.

Les experts ont trouvé bien sûr que c'était mieux pour la pollution de l'air, pour le climat et pour le bruit, mais aussi que les salariés cyclistes avaient 15% d'arrêt maladie en moins, que leur risque de cancer était divisé par deux. C'est mieux aussi pour leur diabète et la dépression. Même si le rapport ne nie pas qu'il y a aussi des accidents de la route à vélo, c'est bien moins que les 100 000 accidents de voitures par an pour le trajet domicile-travail en France en moyenne.

21 millions d'euros d'économies pour la Sécu

Contrairement aux idées reçues, ce serait positif sur le budget global de l'Etat. Si l'employé touche 35 euros par mois pour venir à vélo et qu'il est moins souvent malade, la Sécu pourrait faire jusqu'à 21 millions d'euros d'économie. Cette indemnité donne un pouvoir d'achat supplémentaire au salarié pour s'acheter un vélo, ou autre chose, et donc plus de TVA pour l'Etat. De plus, les auteurs chiffrent à 37 millions d'euros d'économie dans la gestion des impacts liés la voiture: la construction de mur antibruit, des mesures contre la pollution. En revanche, pour les entreprises le rapport estime que cela leur coûtera entre 7 et 23 euros par an et par salarié. Tout dépend si elles décident de cumuler cette indemnité ou pas avec celle pour les transports en commun.

Passer à 1,4 million de salariés à vélo en 2022

Les auteurs du rapport soutenu par le député Mathieu Orphelin rencontrent ce matin la ministre dans la perspective de sa loi sur la mobilité prévue en février. Ils souhaitent ainsi rendre le remboursement de l'indemnité kilométrique vélo obligatoire dans toutes les entreprises d'ici cinq ans. Aujourd'hui, seulement 85 entreprises le font, par exemple, Decathlon, RTE ou encore l'Ademe. Ils estiment que cela doublerait la part du vélo dans ces trajets du quotidien et permettrait de passer de 500 000 salariés à vélo à 1,4 million en 2022.

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