C'est ma planète. Le revers de la transition énergétique
Faire des barrages, des éoliennes ou des panneaux solaires c'est mieux pour le climat que de faire des centrales à charbon mais est-ce-mieux pour l'environnement ? Une étude internationale s'est penchée sur les impacts des barrages hydroélectriques.
Une étude internationale, coordonnée par Edgardo Latrubesse de l'université d'Austin au Texas, s'est penchée sur les impacts des barrages hydroélectriques. Les chercheurs s'inquiètent des conséquences des 428 barrages hydroélectriques qui sont en projet sur les affluents de l'Amazone. Ils ont donc établi une échelle des dommages causés par de grands barrages existants. En ralentissant l'écoulement des rivières, cela empêche la bonne circulation des poissons mais aussi des sédiments, cela érode les bordure des rivages, enfin cela crée des pollutions jusqu'à l'embouchure du fleuve.
L'étude pointe du doigt en particulier deux énormes barrages sur la rivière Madeira comme celui de Jirau, inauguré en décembre 2016 par Petrobras et l'entreprise française Engie. Un barrage aussi puissant que quatre réacteurs nucléaires qui fait partie des grands projets de développement économique du Brésil. Pour les chercheurs, l'impact sur les sédiments est insuffisamment prise en compte. S'ils ne circulent plus correctement cela empêche la préservation des mangroves, véritables nurseries pour de nombreuses espèces et qui ont l'avantage de protéger les côtes de l'érosion marine.
Le problème des minerais stratégiques
Ou va-t-on trouver les terres rares nécessaires à leur fabrication ? Il faut du gahluim pour les panneaux solaires, du dyprosium dans les aimants des éoliennes, du cobalt et du lithium pour batterie des voitures électriques...et bien sur du cuivre, beaucoup de cuivre pour transporter cette électricité. On creuse donc la terre en Afrique, en Chine, en Mongolie intérieure, aux Etats Unis pour trouver ses matériaux précieux à notre transition énergétique. Selon l'ONG, Frontier Rare Earths, il faut plus de 2 000 kg de terres rares pour une éolienne.
Dans un rapport l'an dernier, Les Amis de la Terre estimaient que trois métaux sur quatre dans notre téléphone portable sont issus d'activités minières plutôt que du recyclage. Ils craignent que l'on transforme notre terre en gruyère avec les conséquences de déforestation, de perte de biodiversité et de pollution des sols et des rivières qui vont avec, sans parler des violences faites aux hommes dans ces mines. Mais pour David Salze, enseignant chercheur à l'école des mines d'Alès, il ne sera pas possible de nous passer totalement des mines notamment pour l'or nécessaire dans les résistances et les appareils de haute technologie. C'est pourquoi les Amis de la Terre pronent une plus longue durée de vie des appareils et un meilleur recyclage même s'il est plus couteux pour les industriels et donc pour les consommateurs.
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