L’appel de la forêt de Bialowieza
Cette forêt est aujourd'hui perturbée par le bruit des tronçonneuses et des haches des bucherons. Elle se trouve au nord-est de la Pologne, à cheval sur sa frontière avec la Biélorussie. C'est un parc national, une grande partie du massif est même classé au patrimoine mondial mais au total ce sont 1500 km2 de bois. Le royaume des derniers bisons d'Europe et des chevaux sauvages les plus anciens et où l'on trouve aussi d'immenses épicéas de près de 100 ans. Ce massif est considéré comme la dernière forêt primaire d'Europe. Depuis le Moyen Age nous avons coupé nos arbres pour en replanter de nouveaux mais Bialowieza a été formée il y a plus de 10 000 ans et s'est retrouvée plutôt préservée de l'activité des hommes.
Invasion de scolytes, petits coléoptères voraces
La forêt est aujourd’hui attaquée par un ravageur : un scolyte, un petit coléoptère à l'appétit féroce. Du coup, les gardes forestiers coupent des arbres et les sortent de la forêt rapidement car cet insecte agresse même les troncs en bonne santé. Les forestiers estiment qu'il y a urgence, un arbre affecté peut en toucher 30 autres autour de lui. Environ 30% des arbres de Bialowieza sont des épicéas. Selon les gardes forestiers polonais, un sur cinq est agressé par les scolytes, ce qui représente au total un million de mètres cubes de bois. En 2012, le gouvernement polonais avait autorisé la coupe de 60 000 m3 de bois en 10 ans, mais aujourd’hui il vient de tripler ce chiffre. Il prévoit d’en replanter de nouveaux ensuite. Même si personne ne nie l'attaque de ces insectes sur cette forêt, pour les scientifiques elle a déjà survécu à de pareilles invasions dans ses 10 000 ans d'existence et sans aide de personne.
Pour les écologistes, cette mesure est motivée par l'objectif de tirer profit de la vente du bois
Ils reprochent aux gardes forestiers de modifier le caractère unique de la grande forêt décrite par l'Unesco comme "irremplaçable pour la conservation de la biodiversité ".
Une coalition d’associations, dont Greenpeace et WWF, ont décidé de porter plainte auprès de Bruxelles et une délégation de l'Unesco a aussi fait pression sur le gouvernement polonais cette semaine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.