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Les climatosceptiques sont de retour

Livres, blogs, les climatosceptiques, ou "climato-réalistes" comme ils préfèrent s’appeler, sont de retour à moins d’un mois de la COP 21. Ils profitent de l’overdose d’information sur le climat pour semer le doute. Un doute qui relève plus de la croyance que de réels arguments scientifiques.
Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (.© Fotolia)

Rémy Prud’homme, économiste de formation, professeur à la retraite a publié L'idéologie du réchauffement : s cience molle et doctrine dure, est plus une critique du fonctionnement du groupe international des experts du climat que des arguments scientifiques nouveaux pour contredire les travaux du groupe.

L'attaque porte sur les rapports du GIEC, Groupe international des experts du climat, pour dire : on ne peut prévoir les futurs événements météo. On ne peut pas lier l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère à la hausse de la température moyenne de la planète. Il n'y a pas de raison d'être aussi alarmiste et d'en faire des tonnes sur le réchauffement climatique...

Ils prétendent avancer des arguments scientifiques alors que finalement ils jouent sur la croyance. Bien sûr qu'il y a des endroits sur la planète où il fera encore froid l'hiver et chaud l'été. Et oui, il y a déjà eu par le passé une température moyenne du globe plus chaude qu'aujourd'hui, sauf que ce que le GIEC nous explique que ce changement de climat va à une vitesse beaucoup plus rapide que tout ce qui s'est passé dans l'histoire connue de nos climats. 

Elle avance avec le doute, or le GIEC a été créé pour conseiller les politiques sur ce sujet. Un rôle que beaucoup de scientifiques refusent souvent de prendre. Mais le GIEC a un fonctionnement unique en son genre. Son rapport de synthèse pour décideurs est voté ligne par ligne par ses membres pour être sûr que chaque mot est bien pesé. Un système qui n’existe dans aucune autre science. Alors que parfois une seule étude alerte sur un danger et suffit à faire bouger les règles.

Elle fait même leur fond de commerce. A l'approche de la COP 21, on voit bien que le sujet du climat est évoqué tous les jours et ils profitent de l'overdose d'informations pour exister. Si vous voulez en apprendre plus sur leur méthode, je vous conseille aussi le livre de Stéphane Foucart du quotidien Le Monde . Son enquête sur les climatosceptiques montre comment depuis des années, ils œuvrent pour étouffer les arguments des scientifiques sur le réchauffement climatique. Comment pour minimiser les risques du tabac dans les années 80, les mêmes personnages et les mêmes stratégies de communication sont utilisés aujourd'hui. Un thriller scientifique assez passionnant...mais qui est également très pessimiste sur notre capacité à pouvoir contenir le réchauffement climatique.

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