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Grand froid : protéger tête, mains et pieds mais aussi...le cœur

Lorsque les températures deviennent négatives, nous sentons surtout le froid "geler" nos mains et nos pieds… mais c’est notre cœur qui peut être le plus menacé ! 

Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Par des températures glaciales, pensez aussi à protéger votre coeur, en plus des extrémités du corps. (Illustration) (DASHA PETRENKO / EYEEM / GETTY IMAGES)

Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 évoque aujourd'hui un sujet mal connu, la fragitié cardiaque en cas de températures glaciales.

franceinfo : Le froid risque de mettre en danger cet organe vital au point de provoquer des décès supplémentaires chaque hiver ?

Géraldine Zamansky : C’est ce que vient de confirmer une étude réalisée dans 27 pays sur l’effet des températures extrêmes. Elle montre que le grand froid entraîne presque 1% de décès supplémentaires, à cause d’un problème cardiovasculaire, comme un infarctus ou un accident vasculaire cérébral par exemple. C’est quatre fois plus qu’en cas de fortes chaleurs. 

Car le cœur est bien en première ligne face aux faibles températures. D’abord, m’a expliqué le Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHU de Lille, il joue en quelque sorte le rôle de chaudière, et se met à battre plus vite pour maintenir le corps autour de 37°. Cet effort s’ajoute à tous ceux que vous allez faire dans le froid. Alors si le cœur est fragile, cela peut l’épuiser. 

Alors les personnes qui ont une faiblesse cardiaque doivent être particulièrement vigilantes ?

Exactement. Le Pr Mounier-Vehier les appellent à la plus grande prudence. Si vraiment elles doivent sortir, l’essentiel est de bien se couvrir, sans oublier la tête, surtout si elle est chauve. Et en cas d’effort obligatoire, comme déneiger la voiture, un échauffement s’impose en marchant un peu par exemple.

Il faut surtout connaître les symptômes d’une souffrance cardiaque qui exigent l’appel aux urgences. Une sensation d’oppression dans la poitrine, des palpitations, un essoufflement ou une douleur thoracique en plein effort et des vertiges. Avec un piège : l’alerte peut être immédiate ou insidieuse, quelques jours plus tard.

Même si les températures remontent, il faut donc être encore un peu sur le qui-vive ?

Tout à fait. Le cœur peut tenir sur le coup, puis subir ensuite une sorte de décompensation. Et le risque vient aussi d’autres phénomènes provoqués par le froid, comme un rétrécissement des vaisseaux. Dans ces vaisseaux plus étroits, la pression du sang est alors plus grande. Cela peut arracher un morceau des dépôts de graisse, présents sur la paroi des artères. Selon sa taille et sa circulation, il risque alors de provoquer un blocage au niveau du cerveau, c’est l’AVC, ou du cœur c’est l’infarctus, qui a, on le rappelle, des signes parfois atypiques chez les femmes comme une brûlure au niveau de la gorge.

Le Pr Mounier-Vehier invite donc tous ceux qui font de l’hypertension à bien se surveiller et à boire de l’eau, car le froid déshydrate plus discrètement que la chaleur. Elle alerte aussi les fumeurs sur des effets immédiats moins connus du tabac, qui aggravent tout ce qu’on vient d’évoquer. Une pause cigarette dehors après une réunion stressante pourrait alors être fatale.

L’étude 

Sites utiles

Fédération de cardiologie

- La fondation Agir pour le coeur des femmes

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