Le cerveau aurait encore une activité après un arrêt cardiaque
Une étude très étonnante vient d’être présentée lors d’un congrès sur la réanimation à Chicago. Une étude qui se situe à la frontière entre la vie et la mort.
Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 évoque aujourd'hui une étude sur ce qui se passe entre la vie et la mort, juste après un arrêt cardiaque...
franceinfo : Des équipes britanniques et américaines auraient montré que le cerveau a encore une activité après un arrêt cardiaque ?
Géraldine Zamansky : C’est exactement ce que m’a raconté le Dr Sam Parnia, qui a présenté cette étude et qui est réanimateur dans un grand hôpital universitaire new yorkais. Son objectif était d’explorer, vous l’avez dit, ce qui se passe à la frontière entre la vie et la mort, en enregistrant l’activité du cerveau de patients, juste après l’arrêt cardiaque.
Pendant que les soins d’urgences étaient réalisés, l’équipe de chercheurs venait placer, si possible bien sûr, différents dispositifs. Avec en particulier des petits capteurs sur le crâne pour réaliser un électroencéphalogramme. Cela a pu être réalisé 85 fois au lieu d’une fois par hasard dans des publications précédentes. Et le Dr Parnia et ses collègues ont alors observé une activité cérébrale persistante jusqu’à plus d’une demi-heure après l’arrêt du cœur.
Et cette activité cérébrale viendrait en quelque sorte "prouver" ce que racontent certains survivants, les "expériences de mort imminente", les EMI ?
Le Dr Parnia m’a effectivement expliqué que les résultats étaient très proches de ceux obtenus pour des cerveaux bien vivants en train de réfléchir ou de se rappeler des souvenirs par exemple. Et cela coïnciderait avec les récits évoquant une sorte de rétrospective de tous les moments importants de sa vie, comme pour en faire le bilan. Ils évoquent aussi parfois l’impression de se séparer de son corps et d’observer calmement les soignants autour d’eux…
Pour le Dr Parnia, ces 85 examens réalisés dans 25 hôpitaux au Royaume-Uni et aux Etats-Unis montrent qu’il faut prendre au sérieux ces témoignages, et y voir une source de recherches supplémentaires sur la conscience humaine.
Cette étude permettrait donc vraiment de mieux comprendre ce qui se passe autour de la mort ?
C’est l’idée. Et pas seulement d’un point de vue presque métaphysique. Le Dr Parnia a aussi des objectifs tout à fait concrets de réanimateur. Sauver plus de patients bien sûr, mais surtout avec le moins de séquelles possibles. Il précise que la capacité de survie des cellules du cerveau au manque d’oxygène était connue. C’est une sorte d’hibernation.
Là, avec cette étude qui apporte un suivi de l’état et de l’activité du cerveau pendant les techniques de réanimation, l’espoir est aussi d’identifier les solutions qui préservent au maximum les neurones !
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