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Le mal-être de Noël

Noël, théoriquement festif et joyeux, est plus souvent qu’on le croit synonyme d’anxiété majeure. Une épreuve justement aggravée par la représentation collective idyllique de Noël. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'image d'une famille heureuse passant Noël dans la joie est souvent douloureuse en cas de solitude imposée ou de déchirements familiaux. (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5, revient sur ce mal-être parfois ressenti à Noël et, plus généralement, durant la période festive de fin d'année.

franceinfo : Tous ceux qui ont du mal avec les réveillons peuvent-ils au moins arrêter de se sentir coupable en pensant qu’ils sont seuls ?

Géraldine Zamansky : En effet. Le nombre de personnes concernées est important, à tel point que j’ai eu du mal à en parler cette semaine avec le Dr David Gourion, psychiatre. Car au fil des heures, les demandes de rendez-vous d’urgence se sont multipliées pour une raison très vite résumée par ce spécialiste : Noël, à cause de la nature même de cette fête, son caractère traditionnellement familial. Or - pardon pour ceux que cela pourrait choquer, mais un psychiatre le sait bien - l’amour ne règne pas dans toutes les familles. Il y a parfois des histoires dramatiques. Ou des tensions, des « vieux dossiers », qui rendent les retrouvailles difficiles. Comme c’est assez tabou, peu de personnes osent en parler, en dehors du cabinet d’un professionnel. Avec une part de souffrance supplémentaire liée à la culpabilité. Le sentiment d’être un des rares à ne pas avoir une « bonne famille » ou de réussir à y trouver sa place.

Dans ces conditions, pourrait-on obtenir un certificat médical pour justifier d’une absence à Noël ?

Cela ne se passe évidemment pas ainsi. Le Dr Gourion accompagne plutôt chacun vers son propre arbitrage. En sortant de visions radicales du type « plus jamais » pour créer l’option « je n’y vais pas cette année ». Ou si cela semble impossible quand on a des enfants qui ne comprendraient pas, essayer d’éviter les interactions les plus difficiles, proposer une trêve sur certains sujets, ne plus chercher à convaincre, voire à changer qui que ce soit. Mais à côté de ces épreuves familiales pour certains, le psychiatre tient aussi à évoquer la souffrance de tous ceux qui rêveraient d’une réunion festive ; certains le vivent cette année à cause des grèves. Tentez alors de trouver d’autres personnes bloquées ou n’hésitez pas à faire part de votre situation à des amis pour découvrir comment ils fêtent Noël. Il existe aussi des repas organisés par des associations, où des renforts de bénévoles sont généralement bienvenus. Enfin surtout, si vraiment cette solitude est trop douloureuse, n’hésitez pas à appeler les lignes d’aide gratuites 24h/24 comme le 31 14.

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