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C'est mon argent. L'argent et les propositions des candidats à la présidentielle

Philippe Roy-Contancin s'intéresse aux propositions des candidats à l'élection présidentielle aussi bien sur la TVA, que l'avenir de l'ISF ou encore l'encadrement des loyers.

Article rédigé par franceinfo - Philippe Roy-Contancin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Palais de l'Elysée, à Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Que va devenir mon argent à la lecture des programmes de la présidentielle ? Une question posée par les notaires qui ont examiné à la loupe les propositions des principaux candidats. Commencons par l’impôt sur le revenu.

Ils veulent tous le baisser, sauf Benoît Hamon, mais Jean-Luc Mélenchon ne le prévoit que pour les foyers qui disposent d’un revenu mensuel inférieur à 4 000 euros. Pour Emmanuel Macron, la baisse sera de 10 milliards d’euros pour les classes moyennes et populaires. François Fillon veut augmenter le quotient familial à 3 000 euros par part contre 1 510 aujourd’hui et Marine Le Pen défend une baisse de 10% des trois premières tranches de l’impôt sur le revenu. Quant à l’avenir du prélèvement à la source, il est compromis. Seul Emmanuel Macron s’y accroche faisant remarquer que la France est le dernier pays d’Europe mis à part la Suisse à ne pas encore l’appliquer.

La TVA, plus forte ressource fiscale de l’État 

 François Fillon est le seul à annoncer une hausse de deux points de la TVA pour l’établir à 22 %. Jean-Luc Mélenchon veut la supprimer sur tous les produits de première nécessité. Benoît Hamon défend l’idée d’une TVA plus basse pour les produits à faible empreinte carbone.

Les impôts sur les donations aux enfants et les droits de succession

Marine Le Pen et François Fillon proposent de baisser le délai entre deux donations. De le ramener à dix ans pour le candidat Les Républicains et à cinq ans pour la candidate frontiste. Il est actuellement de 15 ans pour une donation de 100 000 euros.

Pour les droits de succession, il n’y a que Jean-Luc Mélenchon pour vouloir les modifier en profondeur en proposant une super taxe sur l’héritage pour les fortunes les plus importantes.

L’épineux dossier de l’ISF

Il n’y a que François Fillon pour en proposer la totale disparition. Emmanuel Macron fait une demi-mesure. Il ne le maintient que sur le patrimoine immobilier et le supprime pour l’argent investi dans les entreprises. Selon le baromètre Conseils des Notaires l’acquisition de la résidence principale constitue pour 65 % des Français l’investissement le plus sûr. Que donne le comparatif des programmes ? Il y a unanimité des candidats pour faciliter l’accès à la propriété de son logement. Mais il y a des variantes et des propositions plus ou moins précises.

Emmanuel Macron a pour objectif de faire baisser les prix dans les zones tendues comme Paris. Et il fait appel à l’imagination des notaires pour permettre un accès progressif à la propriété, des dispositifs très techniques comme le démembrement ou la dissociation de propriété. Marine Le Pen et François Fillon proposent de diminuer les frais de notaire. Jean-Luc Mélenchon veut maitriser les prix dans le cadre d’aménagements réalisés par des agences publiques régionales.

Les loyers 

Les loyers sont actuellement encadrés dans les zones tendues pour éviter qu’ils ne s’envolent. François Fillon juge cette mesure inefficace pour contenir la hausse et il préconise sa suppression. À l’inverse, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon plaident pour le renforcement de l’encadrement des loyers. Pour ceux qui souhaitent investir dans l’immobilier locatif, le dispositif Pinel tel qu’il existe actuellement marche bien pour trois candidats, Fillon, Macron, Le Pen. Hamon, lui, veut le réorienter vers les zones tendues et le favoriser pour la construction de grands appartements. Pour Mélenchon, c’est un dispositif inefficace qui ne règle pas la crise du logement et favorise la spéculation immobilière.

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