Accidents, stress, fragilité... Au travail, les jeunes sont plus soumis aux risques que les adultes
Dans le monde du travail, les jeunes rencontrent plus d'accidents, plus de fragilité face aux produits chimiques et même plus d'exposition au stress. C'est ce qui ressort d'un rapport publié par vendredi par l'Organisation internationale du travail
L'Organisation internationale du travail, l'OIT, publie vendredi 27 avril un rapport dans lequel elle met en lumière les risques encourus par les jeunes dans le monde du travail. Plus d'accidents, plus de fragilité face aux produits chimiques et même plus d'exposition au stress.
40% de risques en plus pour les jeunes de 15 à 24 ans de souffrir d'une "lésion professionnelle", pour reprendre l'expression de l'Organisation internationale du travail. Les premières années de la vie au travail sont les plus dangereuses. L'OIT explique que les jeunes travailleurs ont moins conscience des risques, par manque d'expérience. Résultat, le risque de lésion d'un travailleur est quatre fois plus élevé dans le premier mois au travail qu'au bout d'un an. Notamment, ajoute l'OIT, parce que les jeunes n'osent pas parler des risques. Ils sont plus sensibles aux pressions. Ils veulent appartenir à un groupe et accéder à l'indépendance. Et ils sont pour cela prêts à travailler dans des conditions dangereuses.
Les jeunes travailleurs sont plus fragiles
L'OIT s'intéresse par exemple aux adolescents face aux produits chimiques. Dans son rapport, elle écrit que, comme ils ont une fréquence respiratoire et un métabolisme plus élevés, leur corps absorbe davantage de toxines. Ils peuvent donc réagir davantage à l'exposition de produits chimiques, les pesticides et les perturbateurs endocriniens notamment. Il y a donc une plus grande fragilité des jeunes travailleurs. Egalement, par rapport aux rayons du soleil , ils ont plus de risques de développer un cancer de la peau, s'ils ont été exposés étant jeunes.
Ils ont aussi plus de chances que les adultes de perdre de l'audition s'ils ont été exposés au bruit dans les premières années de leur vie professionnelle. L'OIT explique que les postes de travail, les outils et les équipements sont conçus pour des adultes. Et qu'un jeune qui travaille dans ces conditions est davantage en danger.
Le rapport pointe les risques psycho-sociaux
Les jeunes continuent à se développer, sur les plans mental et émotionnel, jusqu'à 25 ans. Leur exposition aux risques psycho-sociaux comme le harcèlement, le management dur ou le déséquilibre des temps personnels et professionnels peut avoir de plus graves conséquences. L'OIT écrit par exemple que l'intimidation des jeunes travailleurs contribue aux maladies cardio-vasculaires, à la dépression, à l'épuisement professionnel, à l'anxiété et à la nervosité. Les jeunes y sont plus vulnérables.
Mais les jeunes de 15 à 24 ans n'ont souvent pas le choix de refuser des travaux difficiles. Précaires, dangereux ou avec des horaires à rallonge. Leur taux de chômage est en effet aujourd'hui trois fois supérieur à celui des adultes, rappelle l'OIT.
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