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Arnaques au "faux président" : les salariés aussi sont victimes

Une nouvelle arnaque au « faux président » vient de coûter à Intermarché la somme de 15 millions d’euros. Des salariés ordinaires se font abuser par des escrocs. Et à la fin, ils sont le plus souvent licenciés.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (© Fotolia)

Des aides-comptables, des employés du service comptabiité. Ce sont eux qui sont le plus souvent visés par les champions de cette nouvelle escroquerie que l’on appelle l’arnaque au faux président. Et à la fin, ce sont eux qui sont licenciés.

Intermarché vient d’être victime de cette arnaque. Son nom s’ajoute à la liste très longue des sociétés visés par les escrocs. Coca-Cola, Eurocopter, Michelin, Vinci. Des banques, mais aussi de plus en plus de PME. Quelque sept cent entreprises en tout pour 350 millions de préjudice.

Le devoir de désobéissance

Le principe est toujours le même : quelqu’un qui se fait passer pour le président de la société appelle sa victime. C’est plus souvent une veille de week-end. Il faut de toute urgence virer une grosse somme sur un compte à l’étranger. L’escroc connait tous les noms, le vocabulaire et la culture de la société. Le salarié a été soit disant choisi pour ses qualités professionnelles. Il doit agir vite et surtout n’en parler à personne.

Qu’arrive-t-il à ces employés une fois que l’arnaque a été découverte ? Ils sont licenciés la plupart du temps. Selon Paul Van Deth, avocat au cabinet Vaughan, c’est le fait de ne pas en avoir référé à un supérieur qui est condamnable. Le salarié qui obéit à l’ordre de son faux président est coupable de négligence. Pour un comptable, face à un tel ordre, il y a un "devoir de désobéissance" : il doit en parler à son supérieur. C’est ce silence et le fait d’agir dans son coin qui amène la plupart des salariés pris dans cette arnaque à être licenciés.

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