C'est mon boulot. Des entreprises s'engagent contre l'homophobie
Où en est-on de l'homophobie au travail ? C'est la question que pose l'association L'Autre Cercle, qui a interrogé 80 dirigeants d'entreprise et salariés. Son enquête paraît mardi 29 novembre sous la forme d'un livre. Un tableau mitigé, même si certaines entreprises s'engagent.
Où en est-on de l'homophobie au travail ? C'est un bilan contrasté que dresse l'Autre Cercle , l'association qui a posé cette question à 80 dirigeants d'entreprise et salariés : d'un côté une population gay, lesbienne, bi ou trans - on les appelle LGBT - qui vivent leur vie et l'assument plus facilement. Et de l'autre davantage d'actes et de propos homophobes. SOS homophobie note qu'en 2015, les actes et paroles homophobes ont augmenté de vingt points et les cas de harcèlement de dix points. Résultat : entre un à deux millions de salariés LGBT se cachent au travail. Et 43% des salariés pensent qu'il est plutôt difficile ou très difficile d'aborder son orientation sexuelle dans son entreprise.
Pour apaiser la situation, de plus en plus d'entreprises s'engagent. L'Autre Cercle a lancé il y a quatre ans une charte d'engagement LGBT. Il y avait sept signataires au départ, ils sont 57 aujourd'hui. Des poids lourds comme Orange ou France Télévisions viennent de les rejoindre. Des entreprises qui font donc leur coming out. "Mon employeur fait son coming out", c'est d'ailleurs le titre de ce livre qui paraît aujourd'hui. Ces sociétés et collectivités locales affichent clairement leur volonté de prendre en compte les 5 à 10% de leurs salariés qui se classent dans la catégorie LGBT.
Climat de bienveillance
Ça passe par la tolérance zéro vis à vis des propos homophobes. Ça se dit en réunion, en comité de direction, c'est le plus haut niveau de l'entreprise qui signe la charte et qui s'engage. Ensuite, il faut assurer une vraie égalité de traitement pour les salariés en couple, en matière de jours de congés, par exemple. Et être intraitable sur les sanctions. L'Autre Cercle note d'ailleurs une augmentation du nombre de licenciements pour actes ou propos homophobes. Et enfin communiquer en interne sur le sujet, favoriser par exemple la création de réseaux LGBT dans l'entreprise. D'après l'Autre Cercle, la Manif pour tous a accéléré l'adhésion de certaines entreprise à cette charte : les propos homophobes s'étaient libérés au travail à cette occasion.
Les recrutements de plus en plus longs
Les DRH confirment que les processus de recrutement sont de plus en plus longs. Interrogés par le cabinet de recrutement Robert Half, ils sont 63% à reconnaître qu'il faut de plus en plus de temps pour finaliser l'embauche d'un nouveau salarié. Première raison : parce que la recherche de candidats qualifiés est devenue plus difficile et aussi parce que le nombre de CV en réponse à une annonce a augmenté.
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