C'est mon boulot. Deux dollars par jour : le salaire moyen d'un enfant dans le monde
152 millions d'enfants travailent dans le monde. Un chiffre en baisse régulière, même si certains pays font de la résistance.
C'est la Journée mondiale des enfants, lundi 20 novembre, organisée par l'Unicef. L'occasion d'un triste rappel : 152 millions d'enfants dans le monde sont contraints de travailler, estime l'Organisation internationale du travail (OIT). Ces chiffres concernent des enfants entre cinq et dix-sept ans. 152 millions d'enfants travailleurs, cela veut dire des enfants dont l'éducation est compromise ou qui sont tout simplement privés de scolarisation parce qu'ils travaillent.
Il y a plus de garçons que de filles concernés par le travail des enfants. Les deux tiers de ceux qui ont entre 15 et 17 ans travaillent plus de 43 heures par semaine. Près de 40% font des travaux dangereux. Ils manient par exemple des pesticides, des charges lourdes ou des machettes. Car c'est surtout dans l'agriculture qu'on les trouve. Cela représente près des trois-quarts du total. Ils sont aussi dans l'industrie, notamment l'industrie minière, 18%. Et 12% dans les services, c'est-à -dire essentiellement dans les travaux domestiques, au service d'un patron, pour l'entretien de la maison par exemple.
Le continent africain dans le collimateur
En proportion, c'est en surtout en Afrique qu'on trouve les enfants qui travaillent. Le phénomène touche quasiment un enfant sur cinq, alors que c'est un sur dix au niveau mondial. Ils sont plus nombreux dans la zone Asie-Pacifique, mais en proportion, ils ne sont que 7%. En Europe et en Asie Centrale, on en compte quand même 4%. On peut en trouver en Italie, à Naples, dans les décharges, souligne Amnesty International.
Ils sont généralement payés, mais très peu. Amnesty, qui vient d'alerter sur la situation des enfants mineurs dans les mines de cobalt de République démocratique du Congo, a observé une certaine constance en la matière. Ce salaire tourne autour de deux dollars par jour. Philippe Brizemur, d'Amnesty International : "C'est assez étrange mais le salaire des enfants est à peu près le même partout dans le monde. Les enfants qui fouillent dans les décharges de Naples gagnent l'équivalent de deux dollars par jour. Dans le monde, le salaire d'un enfant est de l'ordre de deux dollars par jour."
Certains pays font de la résistance : en Inde, où les enfants travaillent sur les graines de coton, pour leur pollinisation, les travailleurs saisonniers sont souvent des enfants. Travailleurs saisonniers aussi en Turquie, pour la récolte des noisettes. Le pays fournit 80% de la production mondiale. En Bolivie, le phénomène est plus ancré. Philippe Brizemur, d'Amnesty : "En Bolivie le Sénat a autorisé les enfants à se syndiquer. Il y a tellement d'enfants boliviens qui travaillent qu'ils ont considéré qu'il fallait les protéger contre les exploiteurs."
En revanche il y a du mieux dans le domaine du textile où les donneurs d'ordre contrôlent mieux les sous-traitants.
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