C'est mon boulot. Les salariés des banques sous pression
Une enquête très alarmante d'Alternatives économiques met en évidence la situation de stress des salariés des agences bancaires.
C'est une enquête très alarmante que publie le mensuel Alternatives économiques dans son dernier numéro. Une enquête sur les salariés des banques qui seraient soumis à un stress important. En cause la réduction des effectifs, des objectifs toujours plus élevés et des clients toujours plus exigeants.
La banque a longtemps recruté, mais c'est fini. En six ans, le secteur a perdu près de 10 000 emplois. "L'un des plus grands plans sociaux du pays", écrit le magazine, à grands coups de plans de départs volontaires, sans tambour ni trompette. Résultat, les salariés sont sous pression. Alternatives économiques cite des chiffres inquiétants. A la Société Générale 26% des salariés sont en stress et 22% en "stress élevé". Chez BNP Paribas le nombre de salariés en "sur-stress" a bondi de 27% à 32% en trois ans. Et chez LCL 34% des salariés qui ont répondu à une enquête sont en "job strain", c'est-à-dire en risque plus élevé de troubles cardio-vasculaires, musculo-squelettiques et dépressifs.
Marquage à la culotte
Un diagnostic qu'explique Yolande Solé, secrétaire nationale CFDT banques et assurances : "Une charge de travail extrêmement importante, des difficultés pour bien faire leur travail, la possibilité dans certaines entreprises pour les clients d'aller eux-mêmes prendre leur rendez-vous sur internet, ce qui fait que les salariés n'ont aucune marge de manœuvre, le travail administratif qu'ils n'arrivent pas à faire... Tout fait qu'effectivement les salariés ne s'y retrouvent plus."
Dans leur souci de mettre le "focus sur le client", les banques mettent la pression sur leurs salariés. Qui doivent, en plus de leurs objectifs commerciaux, assurer l'accueil, être disponibles au téléphone ou répondre par mail. Ajoutez à cela des clients plus incivils et plus exigeants, on a un cocktail détonnant.
Mais ça n'est pas la seule raison. Les banques traditionnelles, concurrencées par les nouveaux venus 100% numériques, se livrent une véritable guerre commerciale. Là encore, c'est le salarié qui trinque. Yolande Solé, de la CFDT : "Aujourd'hui c'est presque tous les jours du harcèlement, avec des directions qui vont voir les salariés en leur disant 'est-ce que tu as atteint tes objectifs, quand est-ce que tu vas les faire, combien d'appels tu as fait ?'" Une pression qu'une conseillère bancaire traduit ainsi : "Nos objectifs annuels sont cadencés semaine par semaine. On est marqués à la culotte"...
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