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Carrière professionnelle et reconversion : le bilan de compétences fait de la résistance

Né il y a plus de trente ans, le bilan de compétence est toujours un outil central dans la reconversion professionnelle.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Genre, âge et apparence sont des critères de discrimination en entreprise. Photo d'illustration (MAXPPP)

Le bilan de compétence n'est pas tout neuf puisqu'il est né dans les années 80, mais il fait de la résistance, même s'il intrigue toujours certains salariés. Il résiste puisqu'il est désormais possible de le financer avec son compte personnel de formation (CPF). Il coûte entre 1 600 et 1 800 euros, et on peut aussi se le faire payer par des organismes comme le Fongecif, histoire de préserver ses droits sur son CPF.

Il se porte toujours bien malgré la concurrence du nouveau "conseil en évolution professionnelle", gratuit, mais beaucoup plus court et qui n'a pas le caractère d'introspection, de parenthèse dans la vie professionnelle qu'est le bilan de compétences. Les derniers chiffres disponibles faisaient état de près de 30 000 bilans par an.

Prévoir du temps devant soi

On peut parler d'introspection parce qu'avec le bilan de compétences, on part sur un temps assez long : deux ou trois mois et une quinzaine d'entretiens en face à face avec un conseiller qui va un peu jouer le rôle de psy, ou du moins d'accoucheur. D'où l'importance, comme pour les psys, de rencontrer plusieurs conseillers avant de se lancer : le lien qui va s'instaurer est capital. C'est un véritable travail sur soi. Ça peut bouleverser.

Il y a des exercices à faire à la maison : il faut réfléchir à son parcours, à ses compétences, prendre du recul. On peut vous demander d'aller interviewer des professionnels dont vous projetez d'exercer le métier. Si on veut changer de secteur on cherche à savoir s'il s'agit d'une envie ponctuelle ou plus sérieuse. Le bilan se termine par une synthèse, les conclusions du conseiller, le bilan de compétences, noir sur blanc. Un plan de formation peut être élaboré. Le conseiller peut aider à choisir la formation, son financement, ou l'organisme.

Pour faire un bilan de compétences, si on est en CDI, il faut avoir travaillé au moins cinq ans, et deux ans seulement si on est en CDD. Mais le fait d'avoir plus de 45 ans ou 20 ans d'expérience professionnelle vous ouvre les portes du bilan de compétence, qui sera très facilement financé. Si vous le faites en dehors du temps de travail, pas la peine d'en informer votre employeur. Mais vous pouvez aussi jouer la transparence et demander un congé pour cela. Il pourra être différé, mais pas refusé.

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