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Carrière : le boom des bilans de compétence chez les salariés qui ont envie de changer de métier après le Covid-19

La Caisse des dépôts estime qu’au moins 100 000 demandes de bilans de compétence pourraient être validées d’ici fin 2022.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un entretien entre deux personnes.  (ERIC AUDRAS
 / MAXPPP)

Et le grand gagnant de la crise sanitaire est… le bilan de compétences. Tous les chiffres l’attestent, il y a un véritable engouement pour cet outil qui pemet de s’interroger sur sa carrière. La crise sanitaire n’y est pas étrangère. C’est la première de toutes les recherches effectuées en 2021 sur le site MaFormation, opéré par Hellowork. Mais c’est surtout sa progression qui interpelle : +154% en un an. Quand les actifs recherchent un formation sur MaFormation, c’est de loin le bilan qui arrive en numéro un, devant le titre de secrétaire médical, la certification de décorateur d’intérieur, la préparation au concours d’auxiliaire de puériculture et l’apprentissage de l’anglais. C’est la première fois que le bilan de compétence se glisse dans le classement des cinq formations les plus demandées. Il est recherché autant par les cadres que par les employés. C’est surtout en régions que le bilan de compétence est le plus prisé.

Des chiffres qui sont confirmés par la Caisse des dépôts car c’est elle qui pilote le Compte personnel de formation (CPF), qui permet de financer de telles formations. 85 000 demandes de financement de bilans de compétences ont été validées l’an dernier. Là aussi il faut voir la progression : c’est plus 63% sur un an. La Caisse des dépôts estime qu’au moins 100 000 demandes de bilans de compétence pourraient être validées d’ici à la fin de l’année.

Le lien avec son travail remis en cause

On peut voir deux raisons à cette explosion. La première c’est que la crise sanitaire a profondément remis en question le lien que l’on avait avec son travail. On s’est demandé s’il avait un véritable sens, une vraie utilité sociale et on a envisagé une reconversion, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de son entreprise. La deuxième raison peut tenir au durcissement des relations au travail. Quand on recherche un espace d’écoute confidentiel, un endroit où on peut déposer ses questions et éventuellement ses souffrances – le bilan de compétences peut s’apparenter à une thérapie – c’est qu’il y a un problème.

Autre facteur de son succès : son coût, En effet, le prix moyen d’un bilan de compétences est d’un peu plus de 1 600 euros. C’est à dire à peu près l’enveloppe moyenne dont chacun dispose sur son Compte personnel de formation. Qui plus est, c’est une formation courte : 24 heures d’entretiens en tout répartis sur trois mois. Point important : on peut la réaliser en dehors de ses heures de travail et sans que son employeur n’en sache rien.

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