Drogues et médicaments : le "dopage" au travail serait en train de devenir banal
Le travail change et pour s'y adapter, de plus en plus de travailleurs auraient recours au "dopage". Les scientifiques qui avancent cette hypothèse se basent sur des enquêtes approfondies qu'ils ont menées dans divers secteurs, comme les bars, la restauration, les chantiers, l'hôpital, les entreprises sous-traitantes... Ils ne se sont pas limités à l'utilisation des drogues illicites, comme le cannabis ou la cocaïne, mais aussi à l'alcool et aux médicaments psychotropes. De plus en plus de personnes prennnent ces produits non pas parce qu'elles sont toxicomanes, qu'elles ont un problème personnel... mais d'une façon banale, pour "tenir le coup" au travail, selon Dominique Lhuilier, psychologue du travail, professeur au Cnam.
Parmi les métiers étudiés par les chercheurs, notamment ceux de l'association Addictologie et Travail, celui exercé par les livreurs de bagage dans les aéroports. La consommation de drogues et de médicaments y serait fréquente.
L'étude porte aussi sur la restauration, les bars. Là, il y aurait à la fois la charge de travail, des conditions de travail parfois difficiles, mais aussi une culture. Les chercheurs disent que la consommation d'alcool et de cannabis, est aussi un moyen de s'intégrer, de faire comme les autres.
Ces mêmes chercheurs rappellent que si on prend des produits pour tenir le coup ou se doper au travail, la consommation de drogues et des médicaments reste bien plus importante chez les chômeurs. Le travail, c'est aussi une protection contre ces dépendances.
Un roman qui parle de travail
"Potentiel du sinistre", le premier roman de Thomas Coppey, publié chez Actes Sud, vient de recevoir le prix du roman d'entreprise et du travail. "Potentiel du sinistre", c'est le récit d'un jeune loup de l'assurance qui met au point un produit "toxique" qui va le propulser au sommet. Le roman montre notamment l'absurdité de la "novlangue" du management. Rien que pour ça, il vaut le coup d'oeil.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.