Emploi : les "travailleurs de terrain" peu payés mais fiers de leur activité, selon une étude
La quasi-totalité des travailleurs juge leur travail utile, et même "valorisant" pour 60% d'entre eux, selon une etude, publiée ce jeudi 13 octobre, et menée par Skello, entreprise de plannings en ligne, et l'institut de sondage BVA.
Ce sont tous les exclus du télétravail. Les cuisiniers, boulangers, vendeurs, barmans, coiffeurs, caissiers ou infirmiers... Ces "travailleurs de terrain" sont au cœur d'une étude dévoilée ce jeudi 13 octobre par Skello, spécialisée dans les plannings en ligne et l'institut de sondage BVA. Résultat : les personnes qui exercent ces métiers sont très attachées à leur travail, même si elles le considèrent comme pénible.
Fiers de leur métier, malgré un faible revenu
D'après les chiffres officiels de la Dares, le département statistique du ministère du Travail, ces travailleurs de terrain sont 4,6 millions, dont près de deux millions rien qu'en Ile-de-France. Premier point qui les distingue : un fort attachement à leur métier. D'après l'étude menée par Skello et BVA, la quasi-totalité, 95%, de ces travailleurs juge leur métier utile et surtout, 85% le considèrent comme plaisant à exercer. Ils sont même 60% à l'estimer "valorisant".
Pourtant, leur salaire n'est pas élevé. Ils sont 82% à gagner moins de 2 500 euros. C'est plus, tout de même, que le salaire moyen français, qui est de 2 340 euros. Ce qui fait dire à six travailleurs de terrain sur dix qu'ils se trouvent en effet mal payés. Ils ne comptent d'ailleurs pas sur des augmentations de salaires d'ici la fin de l'année et ils n'accusent pas leur employeur de mal les rémunérer : ils considèrent simplement que leurs métiers ne sont pas reconnus à leur juste valeur.
Pénibilité au travail
Leurs griefs portent surtout sur la pénibilité. Les deux tiers d'entre eux ressentent des douleurs corporelles liées à leur profession. Comme le mal de dos par exemple, des courbatures ou des troubles musculo-squelettiques. Plus de la moitié affirme être exposée au stress de façon régulière et un sur deux travaille en horaires décalés. Résultat : les trois quarts des travailleurs de terrain jugent leur métier pénible et 78% le jugent difficile.
De quoi les pousser à démissionner ? Les deux tiers d'entre eux avouent avoir déjà pensé à quitter leur métier actuel. Les jeunes encore plus que les autres. Et les travailleurs de la santé et du travail social. D'abord pour des questions de salaire, ensuite pour la pénibilité et enfin à cause des horaires difficiles.
Mais pour autant, les travailleurs de terrain ne fournissent pas le gros des troupes de la grande démission. Ils sont surtout inquiets de la difficulté de recruter dans leur secteur. Pourquoi ? Parce que, disent-ils, ils paieront les pots cassés en faisant plus d'heures, plus de remplacements et plus d'extras.
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