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Ils ont changé de vie : Gwilherm, de conseiller à la crêperie

C'est mon boulot, tout l'été les parcours de salariés qui ont changé de vie. Lundi, Gwilherm, un Breton, qui est revenu, après des années passées dans l'informatique, à ses premières amours : les crêpes.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des crepières dans un restaurant. Photo d'illustration. (FRED TANNEAU / AFP)

Un prénom de druide, un père militant, un oncle et une tante propriétaires d'un moulin à farine dans le Morbihan, les crêpes, Gwilherm est tombé dedans quand il était petit :"Quand j’avais huit ans j’ai un record avec 16 crêpes en un repas. Je les ai connues faites dans la cheminée." Mais il a plutôt choisi de travailler dans une grande société de conseil à La Défense, pour vendre des systèmes d'information. Pour le dire poliment : "Je pense qu’il y avait un déficit de plaisir." Sans compter les objectifs après lesquels on ne cesse de courir : "On nous en demande toujours un petit peu plus, si on doit faire 2 millions de chiffre d’affaires une année, l’année suivante on doit faire 2,5 millions puis la suivante, 3 millions."

Et donc à 40 ans il claque la porte. Et au moment de songer à ce qu'il pourrait faire de sa nouvelle vie, Gwilherm se souvient de ses jeunes années dans la restauration rapide, dans une très grande chaîne, où il a été manager puis directeur de restaurant. Il en avait tiré beaucoup de plaisir :"Il y a quand même une certaine satisfaction à optimiser la manière dont on travaille, à réaliser sa mission, aussi basique soit elle, le mieux possible". Il va donc concilier son amour jamais renié des crêpes et son goût pour le "coup de feu". Avec aussi un raisonnement réaliste : "Il y a un aspect assez pratique aussi sur la crêpe. Si j’avais voulu être un grand cuisinier il aurait fallu envisager une formation longue. La crêpe c'est un produit relativement simple."

"Au bout de trois ans je me sentais prêt"

Gwilherm tourne donc dans les crêperies du quartier Montparnasse, à Paris, son CV sous le bras. Pas grand chose à montrer. Il se fait embaucher, reste trois ans pour tout apprendre. Le service, la cuisine, la gestion du planning, le management, qui n'a pas grand chose à voir avec ce qui se pratique dans les sociétés informatique : "On devient complètement débutant, on rajeunit." Bientôt, il va être temps de voler de ses propres ailes :"Au bout de trois ans je me sentais prêt je savais bien faire des crêpes." Il faut trouver un lieu. Il décide de démissionner pour ne faire que ça, s'occuper de son projet. La partie la plus difficile de toutes :"La première affaire en tant que restaurateur, les banques comme les bailleurs sont relativement prudents".

Gwilherm trouve un endroit à son goût. Il l'appellera Tanguy. Pas de bretonnerie au menu, mais la Bretagne dans l'assiette. Et au quotidien, un rythme qui lui va bien : "Cette satisfaction du coup de feu, des petits moments de stress qui font quand il y a des petits pics d'adrénaline et quand tout se déroule bien, à la fin c’est la satisfaction d’une partition qui a été bien jouée."

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