L'arrivée du premier enfant chamboule l'équilibre des parents travailleurs
Les carrières des femmes sont pénalisées par l'arrivée du premier enfant alors qu'elle bénéficie nettement aux hommes.
L'arrivée du premier enfant pénalise fortement les carrières des femmes alors qu'il bénéficie nettement aux hommes : c'est l'une des conclusions d'un travail de recherche présenté mardi 12 juin au ministère du Travail qui souligne que l'égalité entre les sexes est encore bien loin.
Cette naissance met en lumière l'inégalité de la répartition des tâches domestiques. Qui n'attend d'ailleurs pas le premier bébé pour exister. Une porte-parole de l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économique, donnait hier deux chiffres étonnants. Dans un couple, la femme passe 67 minutes de moins par semaine que son conjoint sur son lieu de travail. Soit plus d'une heure, qu'elle consacre évidemment aux tâches domestiques. Dès l'arrivée du premier enfant, cet écart se porte à 128 minutes. Plus de deux heures passées en plus par l'homme au travail, de quoi investir dans sa carrière. Un investissement en temps qui change tout.
Des conséquences sur la promotion et le salaire
La Dares confirme ce phénomène : l'organisme statistique du ministère du Travail note que le taux d'activité des femmes diminue avec le nombre d'enfants à charge du ménage. Mais même quand elles ont un travail, les choses changent avec les naissances. Ainsi une femme peu qualifiée a un tiers de chances en moins d'être promue à partir du troisième enfant. Alors que pour les hommes, c'est l'inverse ! Pour la même population, pour les salariés qui n'ont pas le bac, l'arrivée du premier enfant correspond au contraire à une augmentation des chances d'être promu ouvrier ou employé qualifié. Comme si le rôle de soutien de famille devenait encore plus masculin à l'arrivée du premier enfant. Les femmes mettent donc leur travail au second plan et pas seulement pour les enfants. Pour les proches âgés ou malades aussi. Près des deux tiers des personnes qui viennent en aide à un proche malade, âgé ou handicapé sont des femmes. 17% de ces aidantes ont dû aménager leur vie professionnelle contre 10% seulement des hommes.
Les femmes sont plus diplômées que les hommes
Il y a huit points d'écart entre les femmes et les hommes quand on regarde les diplômes du supérieur. Et cette différence a tendance à se creuser ! Et pourtant. Les femmes occupent des postes moins qualifiés : 15% de cadres parmi les femmes, 21% chez les hommes. Quant aux écarts salariaux, ils ont tendance à diminuer. Mais il reste de 8% à 10% qui ne reposent sur aucune cause objective. Et donc à de la pure discrimination. Plusieurs mesures, notamment sur plus de transparence et plus de contrôles, figurent dans la loi débattue ces jours-ci à l'Assemblée nationale.
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