Les accidents de la route, première cause de mortalité au travail
Toute la semaine se sont tenues les journées de la sécurité au travail. Avec un zoom mis sur les accidents de la route : le phénomène est peu connu pourtant ils constituent la première cause de mortalité au travail.
Quand on pense accident du travail, on pense aux chutes d’échaufadage ou aux accidents provoqués par les engins de chantier. La réalité est différente : c’est sur la route, dans leur voiture, que les salariés sont les plus exposés. Les accidents mortels du travail ont lieu pendant les trajets parcourus dans le cadre du travail. En 2020, 356 personnes ont trouvé la mort dans un accident de la route lié au travail. Et une étude menée par l’assureur MMA révèle que les conduites à risques de la part des salariés sont en nette hausse depuis la crise du Covid.
Depuis la crise sanitaire, les salariés conducteurs prennent plus de risque. Ils ont d’ailleurs perdu davantage de points. 36% des conducteurs ont déjà perdu des points, c’est sept points de plus qu’en 2021. Et 42% ont reçu une amende, soit une augmentation de quatre points. Ceux qui conduisent dans le cadre de leur métier le disent : ils jouent avec les limites.
Un relâchement des comportements
Plus de huit sur dix admettent avoir des comportements à risque, que ce soit en lisant ou en envoyant des sms ou en s’affranchissant des limitations de vitesse. 71% des salariés interrogés par MMA reconnaissent qu’ils ne respectent pas les limitations de vitesse. Plus d’un sur deux, 56%, admet qu’il utilise son téléphone portable en conduisant. 32% somnolent et 28% ne respectent pas toujours les règles de priorité. Au total, plus d’un salarié sur deux déclare avoir manqué de peu d’avoir un accident ces derniers mois. C’est quatre points de plus que par rapport à l’an passé.
Selon la Sécurité routière, la crise sanitaire a brouillé les limites entre les lieux de travail. Le télétravail est devenu la règle et on a considéré que l’on pouvait joindre les salariés qui se trouvaient hors du bureau à tout moment. D’où la tentation de les appeler même quand ils sont au volant.
Peu d’entreprises ont pris la mesure de ce problème. Moins d’un dirigeant sur cinq a mis en place des actions de prévention et seulement 23% des salariés disent que leur entreprise leur rappelle régulièrement les règles : c’est un recul de six points en huit ans. Pourtant un salarié a droit à se déconnecter quand il roule, rappelle la Sécurité routière.
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