Les deux ex-salariées ouvrent une boulangerie dans un village provençal
L'une et l'autre se sentent libérées. Marie a quitté son travail de formatrice, Carole était commerciale. Elles ont toutes les deux plongé, vendu la maison, changé de métier. Dans la boulangerie les horaires sont lourds, et pourtant ce qu'elles ressentent, c'est une infinie légèreté.
Pour devenir boulanger, il faut un CAP. Comme Marie avait enseigné l'hygiène dans l'alimentation, elle avait de l'avance. Préparer son examen ne lui a donc pris que six mois et coûté 500 euros de sa poche, les 500 autres provenant de son DIF, le droit individuel à la formation, qu'elle n'avait pas utilisé. Mais il y a aussi des formations privées qui préparent au CAP en quatre mois et demi, comme à l'Institut national de la boulangerie. Cela coûte environ sept mille euros. A noter : il y a des prises en charge possibles.
Marie qui était une rebelle du statut de salarié, qui n'arrivait à s'adapter nulle part, est devenu une dingue du boulot, une perfectionniste que les journées à rallonge n'effraie pas. Elle se passionne par exemple pour la somme de détails qui finiront par rendre parfaite sa baguette préférée. Et pour Carole, sa compagne, c'est en quelque sorte bien tombé. Le boulot de Carole battait de l'aile. Elle vendait des meubles, ses revenus dépendaient des ventes... qui étaient en train de s'effondrer.
25 ans de vente et marketing
Après une première réaction pas très enthousiaste, Carole a réalisé que finalement, c'est fou ce qu'on peut faire avec une boulangerie. Pourquoi pas ouvrir une jolie petite boutique très "vintage", ajouter une petite terrasse avec des tables de bistrot, faire de la vente type "drive" pour les automobilistes... Les deux amies jettent leur dévolu sur une boulangerie dans un village avec vue, Montauroux au-dessus de Cannes. Mise à prix 190.000 euros. Carole va y décliner tout ce qu'elle a appris en plus de vingt-cinq ans de vente et marketing.
Aujourd'hui, elles expliquent que leurs finances vont mieux qu'avant. Elles ont vendu la petite maison qu'elles avaient retapée pour acheter la boulangerie. Pour leur logement, elles sont locataires. Elles gagnent moins, mais elles paient moins d'impôt. Elles travaillent douze heures par jour, mais apparement, ça leur va bien.
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