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LVMH initie les jeunes de banlieues à des métiers d’excellence en voie de disparition

Tout l'été dans "C'est mon boulot", chaque jour une initiative citoyenne engagée par une entreprise. Insertion, environnement, bien être des salariés. Vendredi, LVMH qui initie les jeunes de banlieue à des métiers qui étaient en voie de disparition.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des outils de maroquinier avec un morceau de cuir. (MAXPPP)

Le groupe LVMH a donné un coup de fouet à ses filières d'excellence depuis  2014 parce qu'il avait l'impression que le vivier s'asséchait, que les vocations s'épuisaient. Des dizaines de métiers étaient en jeu car ils étaient en train de s'éteindre, faute de vocations.

Il a lancé un partenariat avec une douzaine d'écoles en leur assurant des formations plus riches et l'insertion de deux tiers des élèves dans le groupe. Marc-Antoine Jamet, secrétaire général de LVMH : "C'était les métiers de la mode que l'on ne retrouvait plus, les métiers de la vigne, de l'horlogerie, de la maroquinerie et de la vente et c'était évidemment un problème. C'était l'idée que dans 10 ans ou dans 20 ans, un certain nombre de métiers dont nous avons absolument besoin allaient disparaître." L'enjeu était tout simplement vital pour le groupe : "Ce que l'on voulait c'était d'irriguer une filière, recréer un métier, faire un écosystème d'intelligence, de formation, d'excellence qui fasse ensuite que dans 20 ans, 40 ans, 60 ans, il existe encore des gens qui savent faire un bijou, créer une montre, dessiner une robe, dessiner un tailleur, cultiver la vigne et faire des objets de cuir absolument exceptionnels."

Deux villes tests

Pour susciter de nouvelles vocations, l'entreprise s'est rapprochée des municipalités de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil en allant dans les collèges et les lycées. Marc-Antoine Jamet : "On fait de la retape, mais de la retape dans le bon sens, c'est à dire qu'on éveille à des métiers que les jeunes ne connaissaient pas, à l'intérêt de ce métier que ces jeunes ne connaissaient pas. Toute une série de générations qui ensuite y prennent goût, comprennent qu'il y a un avenir, comprennent que ce n'est pas mal payé, comprennent que ce n'est absolument  pas dévalorisant et que c'est au contraire un métier qui est à la pointe de l'industrie de la France." 

350 jeunes apprentis ont été recrutés dans les filières d'excellence pour trois ans de formation. Une bonne part viennent de ces deux villes défavorisées. 35% de ces jeunes obtiennent leur diplôme et 92% trouvent un emploi immédiatement. Marc-Antoine Jamet : "C'est quelque chose qui imprègne un lycée ou un collège et donc on revivifie, on redonne du dynamisme et de l'élan." De ces filières d'excellence sortent ceux qui seront les maîtres ouvriers dans 20 ans. Ils ont 18 ou 25 ans aujourd'hui.

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