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Plus d'un cadre sur deux veut changer de poste dans moins de deux ans

Cadremploi a interrogé les cadres : ils sont de plus en plus infidèles et même "indifférents" à leur entreprise.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des cadres pénètrent dans un building du quartier de La Défense (Paris-Puteaux). (MAXPPP)

Les cadres sont de plus en plus infidèles et même "indifférents" à leur entreprise et ils sont de plus en plus nombreux à vouloir la quitter. C'est ce que révèle Cadremploi jeudi 21 mars.

3,4% de chômage. Des créations de postes record cette année et qui ne cessent de grimper d'année en année. On parle de près de cinq millions de cadres en France. Ils ont bien intégré que le climat leur était favorable et sont de plus en plus infidèles à leur entreprise.

Quand chaque année l'Apec, l'association pour l'emploi des cadres, claironne des chiffres record, des prévisions d'embauche à la hausse, un taux de chômage qui baisse, forcément ça finit par monter à la tête. Le site Cadremploi et l'Ifop scrutent le moral de ses clients depuis dix ans. Il a dévoilé hier une photographie d'un cadre de plus en plus infidèle, voire opportuniste. Plus d'un cadre sur deux a la ferme intention de changer de poste dans moins de deux ans. Un sur trois ne veut pas attendre un an pour plaquer son job. Près de 40% des cadres se disent aujourd'hui en recherche active. Ils ont consulté des offres d'emploi, envoyé des candidatures ou passé des entretiens au cours des six derniers mois.
Ce sont des chiffres en hausse par rapport aux éditions précédentes. Il y a donc de la confiance dans l'air. La crise de 2008, dont les conséquences auront duré, est désormais loin dans les mémoires.

Les cadres sont indifférents quant au devenir de l'entreprise

Il y a un autre indicateur qui ne trompe pas sur leurs intentions : il y a dix ans, lors de la création de ce baromètre, l'attachement à l'entreprise était le premier qualificatif utilisé par le panel. Aujourd'hui, le mot qui vient en premier, c'est l'indifférence. Une autre nouveauté, c'est qu'ils sont portés sur la création d'entreprise. C'est clairement une nouvelle aspiration chez les cadres interrogés depuis dix ans par l'Ifop, une tendance encore assez timide mais qui monte chaque année un peu plus. Ils sont 12%, soit environ un sur huit, c'est significatif, à avoir envie de devenir indépendant – soit freelance, soit autoentrepreneur – ou à vouloir créer sa véritable entreprise. La montée de cette envie est régulière dans ce baromètre et elle est encore plus forte chez les jeunes.

Rappelons que les consultants indépendants français réalisent en moyenne 105 000 euros de chiffres d'affaires annuel, selon une autre étude parue en juillet dernier. Le calcul peut donc être intéressant. Les cadres ont été aussi interrogés sur l'actualité chaude qui les concerne. En matière de retraite et d'indemnisation du chômage. La retraite d'abord, avec des cadres qui voudraient massivement partir avant 60 ans. Nettement plus d'un sur deux voudrait raccrocher tôt mais ils ne se font pas d'illusion et savent qu'ils partiront en réalité entre 61 et 65 ans. Enfin sur le plafonnement des indemnités de chômage – un plafond de 4 800 euros a été évolqué par l'Unedic – et leur éventuelle dégressivité, les mesures ne sont pas bien accueillies. Une majorité de cadres les rejette, à 55% pour les deux.

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