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Près d'un salarié sur deux confronté à des "pratiques addictives" au travail

Alcool, drogues, médicaments : une étude, dévoilée ce matin, montre que les conduites addictives sont fréquentes au travail. Et les salariés sont souvent démunis face à un collègue dans ce type de situation.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Près d'un salarié sur deux a déjà été confronté à des pratiques addictives dans le cadre professionnel. (MOUILLAUD RICHARD / MAXPPP)

C'est un phénomène très fréquent, ainsi que le révèle cette étude menée sur plus de 1 000 salariés au cours du mois de septembre. Pas moins de 44% des personnes interrogées reconnaissent que les "pratiques addictives" sont fréquentes dans leur milieu professionnel.

Mais cette proportion peut être bien plus importante. Plus les répondants sont jeunes, plus ils reconnaissent qu'il y a autour d'eux des salariés tenus par une addiction. Certainement, selon les auteurs de l'étude, parce qu'eux-mêmes sont plus volontiers consommateurs et donc sensibles au phénomène. Idem chez ceux dont le niveau de revenu est faible et dont les conditions de travail sont difficiles : ils voient autour d'eux davantage de salariés addicts que la moyenne.

De quels comportements addictifs parle-t-on, au juste ? Frédéric Peschard, président de GAE conseil, à l'origine de cette étude : "On s'est intéressés à l'ensemble des conduites addictives : la consommation de produits psychoactifs, licites ou non, et aussi les addictions comportementales, hyperconnexion, addictions au sexe et à la pornographie, au sport ou au travail..."

Comment réagir ?

Que faire quand on a dans son entourage un collègue touché par l'une de ces addictions ? Face à cette question, la plupart des salariés se sentent démunis. 70% d'entre eux, selon cette étude, se sentent mal informés sur la manière d'aborder le sujet.
D'ou un phénomène de déni, explique Frédéric Peschard : "Dans l'entreprise, la personne dépendante, c'est celui dont tout le monde parle mais à qui on ne parle plus. Il y a un phénomène de protection puis de rejet, parce qu'on n'en peut plus, c'est la personne qui est en trop et qui vous gêne". 

D'où l'utilité de référents internes dans l'entreprise, sur la question des addictions. Un salarié bénévole qui ne figure pas dans la hiérarchie. D'un consultant externe ou d'une ligne d'écoute, très appréciée par les salariés sondés.
Il faut quand même rappeler une chose : sur des addictions comme l'alcool, la drogue ou les médicaments, et même le tabac, le travail protège. Ce sont les chômeurs les plus en danger.

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