Hyperconnexion, e-mails inutiles et saisons : ce qu'il faut retenir du premier rapport de l'Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique

Le chiffre peut paraître faible, presque même ridicule à certains. Pourtant, selon la première étude publiée par le tout jeune Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique, la moyenne nationale de courriels quotidiens reçus par les 9 000 salariés observés est de 29 par jour et de seulement huit envoyés. Pour les dirigeants, on passe à 66 messages quotidiens. Les deux tiers de ces courriels sont envoyés pour qu’une action soit décidée, et le tiers restant pour information. 63% partent à destination de collègues internes.

>> Le vrai du faux. Est-ce exact que seuls "1% des influenceurs" posent problème, comme l'affirme le ministre de la Transition numérique ?
 
Et sans surprise : beaucoup de ces messages ne sont pas indispensables. Ils sont même qualifiés de "bruit numérique" par l’Observatoire de l’infobésité. En effet, plus de 30% des courriels sont dus à l’utilisation de la copie, 25% sont générés par le "répondre à tous", 18% au transfert et 17% à ce que l’Observatoire appelle l’usage conversationnel du courriel, à savoir plus de dix allers et retours. L’Observatoire de l’infobésité, dans lequel sont impliqués notamment l’Université de Bordeaux Montaigne et Mines Paris, affirme qu’au-delà de trois messages, le téléphone ou le tchat sont plus adaptés. 

Des salariés hyper réactifs

On répond à tous ces messages, et vite, même : 52% des courriels suscitent une réponse en moins d’une heure, ce qui témoigne bien de notre hyper-réactivité. 10% des salariés, sont même exposés à l’hyper connexion : ils envoient des courriels après 20 heures plus de 50 soirs par an. Ce chiffre monte à 117 soirs pour 10% des dirigeants.

À noter que les messages électroniques ont leur saisonnalité : on en compte 20% en plus en novembre, décembre et janvier, ainsi que, dans la journée, entre 10 heures et 11 heures du matin. Une bonne part de ces messages dort aussi dans les boîtes à lettres. Près de 45.000 courriels sont ainsi stockés, 20 000 pour les managers et 8 000 pour les collaborateurs.