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Salariés "boomerang" : il est de plus en plus courant de revenir dans son ancienne entreprise

La tendance vient des Etats-Unis, où elle se pratique beaucoup, et elle se développe en France, sur fond de difficultés de recrutement. Les salariés reviennent dans leur entreprise après avoir travaillé ailleurs.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une poignée de main pour sceller le retour d'un salarié. (MAXPPP)

C'est une nouvelle tendance dans le monde du travail. Alors qu'auparavant quitter son entreprise était un mouvement sans retour, de plus en plus de salariés reviennent travailler pour leur ancien employeur. On les appelle les "salariés boomerang".

Pourquoi devient-il désormais plus admis de postuler dans une entreprise que l'on a quittée quelques années auparavant ? Pourquoi les entreprises n'interdisent-elles plus à leurs anciens employés de refaire le chemin à l'envers ? Plusieurs raisons à cela.
D'abord parce que le chômage baisse et que de plus en plus d'entreprises ont du mal à recruter. Une récente étude de l'Insee affirmait que près des deux tiers des sociétés qui ont des postes à pourvoir ont des difficultés à le faire. Sans parler des métiers carrément pénuriques, comme celui de développeur informatique, ou tout ce qui touche à l'analyse de données. On n'y fait pas la fine bouche.
Ensuite parce que le taux de turn-over monte en France. Le taux de rotation du personnel tourne désormais autour de 15%. Ajouter à cela un marché du travail plus transparent, grâce aux réseaux sociaux professionnels, notamment. Et puis enfin un changement de mentalités : les jeunes ne se sentent plus attachés à une entreprise pour la vie. Ils en partent sans scrupules. Ils y reviennent plus facilement.

Une pratique courante aux Etats-Unis

Il n'est pas rare de quitter son emploi pour reprendre des études, créer son entreprise ou faire du bénévolat. Et de revenir toquer à la porte quelques années plus tard. Une étude américaine montre que les trois quarts des professionnels des ressources humaines ne sont pas opposés à cette pratique. Et que, côté salariés, les jeunes y sont plus favorables que les seniors.

Pour le salarié, c'est souvent le seul moyen d'obtenir une grosse promotion. On est parti se muscler ailleurs, on a fait ses preuves, on s'est rendu désirable et on revient, plus haut, plus fort. Pour l'employeur, c'est l'assurance d'avoir un processus de recrutement et d'adaptation plus court. Le "boomerang" trouvera ses marques plus rapidement qu'un outsider et sera plus vite productif. Sans compter qu'il aura la pression : il saura qu'il joue là sa dernière carte. Il faut qu'il soit bon, meilleur... et vite.

En bref

Penser dans une langue étrangère nous aiderait à prendre de meilleures décisions. Cela nous permettrait notamment de prendre plus de risques.
Parce la langue étrangère servirait en quelque sorte de paravent à nos émotions, pour nous permettre de nous concentrer sur les faits. D'être plus rationnel.
Les chercheurs qui ont mis ce phénomène en évidence appellent cela le "foreign language effect".

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