Un appel pour une "médecine préventive des chômeurs"
"Le travail c'est la santé ", dit la chanson. Et c'est vrai. Les chômeurs et les inactifs sont en plus mauvaise santé que ceux qui travaillent. Plus de maladies chroniques, une espérance de vie plus courte, plus d'addictions. Plus de suicides aussi. Le constat a été fait par l'Insee : le travail agit comme une protection pour ceux qui en ont un.
Quand on perd son travail, c'est donc la double peine. On perd sa source de revenus et son statut social, mais on perd aussi le suivi médical obligatoire que procure la médecine du travail. On risque de tomber alors dans un no man's land médical.
Une injustice contre laquelle le professeur Michel Debout s'insurge. Dans un livre à paraître demain, "Le Traumatisme du chômage", aux Editions de l'Atelier, ce psychiatre, grand spécialiste du suicide, propose de mettre en place une "médecine préventive des chômeurs" pour les cinq millions de personnes qui sont dans cette situation.
L'idée du professeur Debout est simple : puisque le salarié a passé une visite médicale d'embauche, il doit pouvoir bénéficier d'un autre examen, une "visite médicale post-licenciement", deux ou trois mois après sa sortie de l'entreprise. Un examen qui pourrait aussi être mené par le médecin traitant, selon le choix de la personne sans emploi. Une seconde consultation serait fixée après un an de chômage. L'idée est de ne pas laisser les chômeurs seuls après la perte de leur emploi. Et de reconnaître leur licenciement comme un véritable traumatisme, qui peut avoir des conséquences qu'il faut prévenir.
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