Amazon et la vente de produits d'épicerie : premier bilan

Cela fait un mois qu'Amazon s'est lancé dans la vente de produits d'épicerie et de boissons alcoolisées en France. 

Cette nouvelle boutique en ligne propose 47.000 références dont la majorité émane de vendeurs tiers .

Activité de "place de marché"

En fait Amazon aujourd'hui c'est surtout ce que les spécialistes appellent une "place de marché", c'est à dire un endroit où un commerçant vient vendre ses produits, au prix qu'il veut, mais en profitant de l'audience et de la notoriété d'Amazon. C'est ce qui explique la présence de produits vendus deux à trois fois plus chers qu'en grande surface.

Si cela peut surprendre au premier abord, ce n'est toutefois pas un problème pour Amazon car le modèle économique de ce géant de l'e-commerce c'est de se créer un cœur de clientèle sur les produits qu'il maitrise totalement comme la culture et l'électronique, et sur lesquels il est très bien placé en terme de prix et de qualité de service.

Pour le reste Amazon monétise son audience en permettant à des commerçants de venir vendre leurs produits sur son site. Et  s'il y a un acheteur pour payer des bouteilles d'eau minérale trois plus cher par exemple, tant mieux pour Amazon car cela va lui permettre d'encaisser une commission sur la vente.

Finalement pour ces produits en "place de marché", Amazon ne prend aucun risque, il ne fait qu'encaisser une commission liée à une vente.  

L'Epicerie Amazon est loin pour l’instant de menacer les grandes surfaces traditionnelles

Amazon sait bien que dans l'immédiat il ne va pas bousculer la grande distribution. Ses prix sont beaucoup plus chers (7% de plus en moyenne), et surtout les choix des produits sont limités. Mais ce qu'il faut savoir c'est que dans la logique de ce géant du e-commerce il y a une vocation quasiment universaliste, autrement dit, il doit vendre de tout à tous. Amazon a bien compris que si un jour il veut devenir un opérateur majeur sur l'alimentaire comme il l'est devenu sur la culture, il lui faut bien démarrer et apprendre. Et c'est ce qu'il fait en France depuis un mois dans l'alimentaire non périssable.