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Les restaurants chez l'habitant inquiètent les pros

Très en vogue aux Etats-Unis, le restaurant chez l'habitant commence à se développer en France. Un concept qui inquiète les restaurateurs professionnels. D'autant que dans certains cas nous ne sommes plus dans le collaboratif, mais vraiment dans un véritable commerce.
Article rédigé par Dominique Loriou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les restaurants chez l'habitant  © Maxppp)

Outre-Altantique on les appelle les restaurants clandestins, en France, les restaurants chez l'habitant. L'idée est de recevoir des inconnus à la maison pour leur faire déguster des plats que l'on a préparés. 

Ce qui plait dans ce concept, c'est l'accueil, la convivialité. On est presque comme à la maison, on y fait des rencontres, on peut prendre son temps, profiter de la cuisine et des personnes autour de la table. Autre atout, le prix ;  il s'agit d'une participation aux frais.

 

Si vous vous voulez le tester, c'est très facile. Plusieurs sites se sont spécialisés dans ces repas chez l'habitant. Ils vous proposent une liste d'hôtes prêts à vous accueillir à leurs tables, moyennant une participation aux frais. A partir de là, une fois sur le site vous sélectionnez la ville où vous souhaitez déjeuner ou dîner, le nombre de personnes, la date, et le type de repas. Une fois que vous avez fait

votre choix, l'hôte va dire s'il vous accepte ou non. Si c'est oui, il reste une dernière formalité, payer votre part, ça se fait directement sur le site qui joue le rôle d'intermédiaire et qui prend au passage

une petite commission. 

  

Risque d'Uberisation de la restauration 

Face à ce nouveau concept, les organisations professionnelles comme le SYNHORCAT tirent la sonnette d'alarme car ces restaurants clandestins grâce à internet s'affranchissent tout à la fois des questions de santé publique, de fiscalité ou de réglementation.  D'autant plus que, dans certains cas, nous ne sommes visiblement plus dans une simple participation aux frais mais bien dans un véritable commerce. On trouve en effet des offres qui peuvent aller jusqu'à 80-90 euros par participant. 

Pas d'interdiction mais un encadrement 

Pour entraver cette concurrence déloyale, le  SYNHORCAT ne demande pas l'interdiction mais plutôt un encadrement strict, et presse les pouvoirs publics à intervenir. Sa position est la suivante, mieux vaut agir quand le phénomène ne concerne que 3.000 restaurants plutôt que d'attendre et de se retrouver dans cinq ans avec 20.000 restaurants de ce type. En clair il ne faut pas refaire l'erreur Airbnb.

Les pouvoirs publics sont conscients du problème, il concerne d'ailleurs tous les revenus tirés des sites collaboratifs avec cette question : Comment taxer les particuliers qui en font un métier ?

Dans un très récent rapport, le Sénat propose une déclaration nominative et automatique des revenus via une plate-forme dédiée. Il n'y aurait aucun prélèvement jusqu’à par exemple 5.000 euros de gains par an. Au-delà, les sommes seraient soumises à l'impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

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