Ni bio, ni label rouge, mais un nouveau jambon haut de gamme
Ce nouveau jambon est censé être bon ! Bon pour la santé, pour l’environnement, pour les animaux pour les hommes. Pour arriver à ce résultat, il a fallu trois ans de recherches. Exemple, la marque d’éleveurs Brocéliande et son jambon "bien élevé", c’est son nom. Plus de 300 professionnels ont longuement réfléchi à un cahier des charges et ils ont signé au bas de la page. Ils ont accepté de ne pas utiliser d’antibiotiques après le sevrage des animaux et de nourrir leurs bêtes sans OGM. Ca implique que le porc est un vrai costaud mais très chouchouté. Il est sevré progressivement, vacciné, non castré. Il vit dans un bâtiment propre et aéré, ouvert sur l’extérieur. Son eau est contrôlée régulièrement. L’éleveur est lui aussi attentif, il trempe toujours ses bottes dans des pédiluves. Et si un animal est malgré tout malade, il est isolé, puis éventuellement traité et exclus du processus.
C’est un travail non-stop pour les éleveurs, mais ils ont le sourire. Et ce n’est pas si courant dans cette filière sinistrée. Il y a quelques jours sur le marché traditionnel du porc en Bretagne, on a encore pu voir les prix s’effondrer de 15 à 20%. En produisant ce nouveau jambon, les agriculteurs ne passent pas par ce fameux marché au cadran. C’est le cas chez fleury michon pour sa nouvelle gamme, baptisée, j’aime le jambon, elle aussi sans antibiotique et sans OGM. La marque verse directement une prime d’un peu plus de six euros par porc. Pour l’heure, 23 éleveurs sont concernés. Ca représente un coût de 800.000 euros.
Un peu plus cher
Pour les consommateurs, il faut compter dix centimes supplémentaires par kilo, si l’on compare à un jambon classique. On est bien loin des prix d’un label rouge, plus encore d’un bio qui est deux fois plus cher. Et surtout, cette méthode d’élevage aide à lutter contre un véritable fléau : la résistance aux antibiotiques.
On se demande pourquoi tous les éleveurs ne font pas la même chose, ça a l’air si simple. Ca ne l’est pas. Il faut de gros investissements, donc des épaules financières très solides. Brocéliande qui s’est lancée, est en réalité une filiale du numéro un du porc en France, Cooperl arc atlantique. Et Fleury Michon, qui n’est pas un petit avec 700 millions d’euros de chiffre d’affaires, s’est allié au géant des huiles, le groupe Avril, 7.000 salariés dirigés par Xavier Beulin, le patron de la Fnsea, le grand syndicat agricole. On le voit, la méthode d’élevage simili traditionnel, en réalité, ce n’est pas une affaire d’amateurs.
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