Cet article date de plus de huit ans.

Thiers, capitale mondiale du couteau

C’est peut-être la plus ancienne des professions : la coutellerie. A partir de demain et pendant 2 jours, la filière du monde entier se donne rendez-vous à Thiers dans le Puy de Dôme, pour les premières Rencontres Mondiales des Capitales de la Coutellerie.
Article rédigé par Dominique Loriou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les premières Rencontres Mondiales des Capitales de la Coutellerie s'ouvrent à Thiers © MaxPPP)

On parle de Capitales de la Coutellerie car depuis 800 ans, les fabricants de couteaux restent regroupés géographiquement, dans des sortes de "bassins de savoir-faire".

C’est le cas à Thiers, en Auvergne Rhône Alpes, comme à Seki au Japon, Zlatoust en Russie, Albacete en Espagne, ou encore Maniago en Italie.

Une dizaine de ces capitales de la coutellerie seront représentées demain en France. Il y en a encore une trentaine dans le monde.

Ca n’a pas été simple de savoir qui mérite ce statut. Il a fallu relire des documents du 19ème siècle, écrits par un historien de la coutellerie, et puis vérifier ce qu’il en est aujourd’hui.

La France en fait partie

A Thiers, on trouve encore une centaine d’entreprises familiales, soit environ 1.700 emplois. C’est là que sont fabriqués 80% des couteaux français et des milliers de tranchants : ciseaux, rasoirs, sécateurs et quincaillerie de toutes sortes.

Au total 300 000 produits sont fabriqués chaque jour sur place. Mais bien sûr, ce n’est plus la grande époque. Au 19e, la coutellerie a fait travailler jusqu’à 25.000 personnes le long de la rivière la Durolle.

La concurence asiatique

Tout ça a failli disparaitre dans les années 80 avec la concurrence asiatique. Nos couteaux ont été sauvés grâce à une montée en gamme, et depuis 20 ans, la profession se bat. Elle a notamment créé le Thiers, un couteau made in France avec un cahier des charges très précis.

Ce qui n’est pas le cas du Laguiole. La marque n’était pas protégée. Il a été imité et contrefait à l’infini. Et aujourd’hui, la plupart des Laguiole ne sont pas fabriqués sur place en Aveyron, mais à 200 km de là, c’est à dire justement à Thiers, ce qui n’arrange pas la rivalité tenace entre les 2 cités !

Un rendez-vous important

Ce rendez-vous mondial, pour Thiers, c’est une manière de devenir LA capitale des capitales et de prendre les rênes de la coutellerie mondiale. Pour les professionnels, ce doit être l’occasion de signer des contrats.

On fera les comptes après, mais déjà, 2.000 rendez-vous sont programmés pour ces rencontres. On va aussi parler technologie d’avenir, ce n’est pas le tout d’être une capitale historique.

Enfin, l’espoir des professionnels français, c’est de devenir le rendez-vous incontournable du métier. Ce sera probablement tous les 2 ans.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.