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"Ça procure de l'adrénaline et de l'émotion" : à la rencontre d'Anthony Bessou, artificier

Tout l’été, franceinfo vous fait découvrir des métiers étonnants ou méconnus. Mardi 15 août : le métier d'artificier.
Article rédigé par franceinfo - Willy Moreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Anthony prépare les mortiers d'artifice, avec l'une de ses collègues. (WILLY MOREAU / FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Vingt minutes avant le spectacle, Anthony Bessou, perché sur une estrade face à la mer, se mord les lèvres et trépigne sur place. "Le stress commence à monter", confie le salarié de la société EFC évènements. Un stress à la mesure du travail colossal réalisé en amont. Car avec une vingtaine de collègues, torse nu depuis 8 heures du matin, l'artificier s'active en plein soleil sur une barge attachée au port de La Seyne-sur-Mer pour installer 650 kg d'explosifs dans des tubes en aluminium.

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"C'est ce qu'on appelle des mortiers, et ça fonctionne comme un canon. Donc, à l'intérieur, on charge un projectile qu'on appelle une bombe qui va monter à une hauteur donnée pour éclater et produire son effet visuel. Tout est contrôlé avec un ordinateur pour la synchronisation avec la musique", explique le professionnel. Anthony relie des fils jaunes à de petits tableaux électriques. Un vrai travail d'électricien "et d'électronicien", précise-t-il. "C'est un travail très manuel."

"Ce que j'aime, c'est l'odeur de la poudre"


C'est à 18 ans qu'Anthony Bessou, aujourd'hui trentenaire, a voulu franchir la barrière, quitter le côté spectateur pour celui d'artificier. "Ce que j'aime moi, c'est l'odeur de la poudre, confie l'artificier. Quelquefois, on tire les feux de très près. Vous ressentez les départs dans les jambes parce que ça a une poussée de plusieurs dizaines de kilos à chaque fois, c'est très puissant. Ça procure de l'adrénaline, de l'émotion."

"Le soir, en dix minutes ou en une demie-heure, vous avez la récompense du travail fait en amont."

Anthony, artificier

à franceinfo


Il aura fallu une dizaine de jours de travail pour ce spectacle, qui a été conçu notamment sur un ordinateur, pour se rendre compte des effets de chaque explosif. Un métier fascinant, mais aussi dangereux. "Les feux d'artifice, c'est sensible aux chocs, à la friction et au feu, donc au transport. C'est très, très sensible. C'est transporté dans les cartons agréés et il y a beaucoup de précaution à avoir au niveau de la manipulation."

Un agrément difficile à obtenir

Pas besoin ni de diplôme, ni de formation, mais d'expérience. Il faut justifier d'un certain nombre de feux tirés pour obtenir un agrément ou une autorisation de la préfecture. Anthony travaille essentiellement l'été, la plus grosse période d'activité pour les artificiers.

L'heure est désormais aux derniers réglages. Quelques minutes avant le feu d'artifice, Anthony téléphone à son collègue sur la barge chargée de lancer les feux d'artifice. Plus qu'à profiter du spectacle avant une longue nuit blanche de rangement. 

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