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"J'ai souvent trouvé des armes, des grenades" : à la rencontre de Pascal Ribet, puisatier

Tout l’été, franceinfo vous fait découvrir des métiers étonnants ou méconnus. Mercredi 23 août : le métier de puisatier, avec Pascal Ribet.
Article rédigé par franceinfo - Théo Metton-Régimbeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Pascal Ribet, puisatier dans la Sarthe. (THEO METTON-REGIMBEAU / FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Il est le dernier puisatier de la Sarthe. Il faut dire qu'ils ne sont plus beaucoup à exercer cette profession en France. Pascal Ribet est donc l'un des derniers à travailer chaque jour à creuser et entretenir des puits.  

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C'est sur un chantier pour creuser un puits de pompage, qui servira à faire un chauffage géothermique pour une société tout proche de la gare du Mans, que Pascal Ribet donne rendez-vous. 10% de son carnet de commandes sont des installations de géothermie chez des professionnels, une technique qui utilise les puits d'eau pour chauffer un bâtiment. "Le puits sert de capteur d'énergie dans le sol. On va chercher de la chaleur dans l'eau, explique le professionnel. Dans ce cas de figure, on va pomper de l'eau à quatorze degrés qu'on va réinjecter dans le bâtiment via un système pour la chauffer. Elle servira à du chauffage ou pour l'eau chaude." Chez les particuliers, les puits servent aussi à l'arrosage du jardin.

D'étonnantes découvertes

Le puits creusé par Pascal dans cette entreprise prend la forme d'un cylindre de béton. On est loin du joli puits en pierre que l'on peut s'imaginer. "Dans le temps, on faisait des puits grand diamètre parce qu'on était obligé de descendre à l'intérieur. On travaillait manuellement. Donc, quoi qu'il arrive, il nous fallait du diamètre pour pouvoir se tourner à l'intérieur", raconte ce puisatier, chez qui l'activité est une histoire de famille. Son arrière-grand-père exerçait déjà cette profession dans les années 50. Une passion transmise depuis de père en fils.

"Mon arrière-grand-père est descendu, à la main, au plus profond à 80 mètres de profondeur. C'était des chantiers de un ou deux mois, et c'était hyper pénible. Aujourd'hui, 80 mètres, on y descend très rapidement et avec moins de douleur physique."

Pascal Ribet, puisatier

à franceinfo

Car aujourd'hui, on creuse les puits à la foreuse. Cela permet aussi de ne pas prendre le risque d'un éboulement. Mais même s'il ne rentre plus dans les puits, cela n'empêche pas les découvertes. " J'y ai souvent trouvé des armes, des grenades. Une fois, sur Le Mans, on a trouvé cinq mobylettes dans le fond, vraiment sous la terre, se souvient Pascal Ribet. Mais je n'ai jamais trouvé de trésor, malheureusement !"

Un "amoureux de l'eau"

"Le puisatier, c'est quelqu'un qui est amoureux du sol et qui est surtout amoureux de l'eau, définit ce passionné. C'est savoir sentir les arrivées d'eau, savoir que ça va être le moment, qu'il va y avoir de l'eau et quel endroit est le plus approprié pour avoir un ouvrage." Quand il creuse un puits, Pascal estime d'ailleurs qu'il a 95% de chances de trouver de l'eau. 

Et forcément, il en a un chez lui "pour le chauffage et alimenter un peu au niveau de l'arrosage extérieur. Mais, sourit-il, j'ai été longtemps sans en avoir un. Vous savez ce qu'on dit : les coordonniers sont les plus mal chaussés."

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