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"Nos mains sont nos machines" : à la rencontre de Maxime Leroy, artisan plumassier

Tout l’été, franceinfo vous fait découvrir des métiers étonnants ou méconnus. Mercredi 9 août : le métier de plumassier, avec Maxime Leroy.
Article rédigé par franceinfo, Valentin Dunate
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Maxime Leroy, plumassier et co-directeur de la maison Février, qui appartient au célèbre Moulin Rouge. (PAUL BARET / DR)

Il faut parcourir les méandres et les coulisses du célèbre Moulin rouge pour arriver à son atelier. Et parcourir la forêt des "300 costumes à plumes" pour y entrer. Maxime Leroy est le co-directeur de la maison Février, un atelier de plumasserie fondé en 1929 et racheté par le célèbre cabaret parisien en 2019. "Avant le Covid, on travaillait à 75% du temps pour le Moulin Rouge. Maintenant, on est à 35%, et on travaille majoritaire pour le monde du luxe", détaille-t-il.

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La plumasserie, c'est donc cet art qui consiste à récupérer des plumes d'oiseau pour en faire des objets, ou des vêtements. "Il y a trois grandes techniques, explique le professionnel. Il y a le collage, la couture ou broderie, et enfin la monture. Dans le dernier cas, vous avez une sorte de tige métallique enrubannée de coton, sur laquelle on vient ligaturer chacune des plumes, on vient la monter un peu comme un bouquet de fleurs. Sur un faisan, vous avez 145 variétés de plumes différentes."

Des plumes recyclées

"On est sur du déchet", répond Maxime Leroy lorsqu'on lui demande d'où viennent ses plumes. "En fait, on recycle les matières qui ont servi à faire la viande que nous consommons, que les gens du monde consomment", poursuit le titulaire d'un CAP Plumassier. Un diplôme rare : c'est le seul au monde, dispensé dans un tout petit lycée public du 16e arrondissement de Paris. Pour y accéder, Maxime Leroy a fait une mise à niveau en arts appliqués après son bac littéraire option cinéma et arts plastiques.

"Des vrais plumassiers, en France, il doit y en avoir une vingtaine. C'est un savoir-faire très rare."

Maxime Leroy, plumassier, co-directeur de la maison Février

à franceinfo

"On a des gestes qui sont totalement non ergonomiques, qui créent une tension, confie l'artisan. En fait, nos mains sont nos machines, ce sont des outils-machines aussi bien gauchers que droitiers. On a des techniques qui ne peuvent pas s'inverser. On crée des tensions avec des fils et avec nos mains, c'est incroyable." Et Maxime Leroy de conclure, "en toute modestie", que les plumassiers français sont "les meilleurs dans le monde".

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