"Pour eux, d'ici quelques minutes, c'est bientôt terminé" : à la rencontre de Benoît Klein, chasseur de frelons
"Ça, c'est du frelon asiatique" : le diagnostic de Benoît Klein tombe rapidement. Dans la grange de ce client, dans la région lyonnaise, le nid est attaché au toit, à 6 ou 7 mètres de haut, et fait la taille d'un melon. "On est sur un nid qui est relativement haut, donc je vais utiliser une perche télescopique, qui va me permettre de travailler depuis le sol, à distance du nid pour éviter le risque de piqûres", explique celui qui s'est lancé dans cette activité il y a maintenant six ans.
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"Cette perche va permettre d'amener le produit de façon précise au cœur du nid, avec un produit qui va rester contenu à l'intérieur, pour éviter d'être polluant pour le reste de l'environnement", détaille encore Benoît Klein. Finies donc les destructions avec des pulvérisations tous azimuts. C’est une des évolutions du métier de désinsectiseur. Et ce n'est pas la seule : les produits ont évolué également. Benoît utilise des insecticides naturels et teste des traitements par le froid ou la vapeur.
"Un métier plein de défis" et physiquement exigeant
Pour autant, après avoir enfilé sa combinaison "faite pour le frelon asiatique, avec une épaisseur supplémentaire", Benoît ne fait pas de quartier : "Malheureusement pour eux, d'ici quelques minutes, c'est bientôt terminé." Car les frelons asiatiques sont des nuisibles, une espèce invasive à détruire. En revanche, il ne tue pas systématiquement les frelons européens ou les guêpes lorsqu'il est amené à intervenir sur l'un de leur nid. Et ça aussi, c'est une évolution des pratiques du métier qu'il a pu constater en six ans : "On est plus sur de la régulation des espèces pour mieux comprendre les interactions qu'elles peuvent avoir avec l'environnement et avec les gens, pour essayer de permettre aux habitants de vivre en harmonie avec ces insectes, sans forcément aller sur des destructions totales et systématiques."
"C'est un métier plein de rebondissements et de défis, sourit Benoît Klein. On peut parfois intervenir dans des situations relativement dramatiques, avec des gens qui sont partis à l'hôpital. Il faut prendre rapidement conscience de la situation, et bien rassurer les gens", raconte le chasseur de frelons, qui explique l'exigence physique requise.
Au cœur de l'été, il peut enchaîner jusqu'à dix interventions par jour, parfois dans les combles sous les toits, avec une chaleur pouvant atteindre 50 degrés.
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