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C'était comment ? Platon, c'est bio

Les 9es Assises de l’agriculture biologique, ont eu lieu lundi, à Paris. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un supermarché bio à Mont-de-Marsan (LOIC VENANCE / AFP)

C’était … philosophique. Dès le début, une certaine Carolyn Steel (j’aime beaucoup ce nom, ça fait un peu Emma Peel, c’est so british… c’est classe) est venue nous envoyer dans les airs. Quelque part, où le niveau de réflexion flirte avec le niveau d’engrais pur.

Cette femme, architecte londonienne, expose un constat : la nourriture façonne la ville. Et non l’inverse. En gros, ce n’est pas toi, espèce d’humain, qui décide de ce qu’il y a dans ton assiette, c’est la façon dont ta ville est faite qui te l’ordonne.

Debout, à la tribune, cette anglaise s’interroge : "Comment, par exemple, se nourrit-on dans un gratte-ciel ?"  La philosophe de la bouffe propose des toits potagers dans les villes mais aussi l’utilisation des caves. Hum… sympa les carottes-caves… non non pas rave, j’ai bien dit cave.

"On ne peut pas nourrir les gens qui travaillent dans des tours, étage par étage, explique Carolyn Steel. Mais tout de même, on peut créer un monde meilleur, une ville meilleure, à partir de la nourriture cultivée à l’intérieur de la ville."

Burger contre sitopie : vous avez deux heures

Elle nous projette alors une image : un énorme burger-monde. Hum … j’ai faim. "Irrésistible", lance-t-elle à l’assemblée ( j’entends quelques hypocrites exprimer du dégoût… pff… rien de tel qu’un bon burger, moi j’dis !). "Mais moi, ajoute l’intello de la carotte élevée en cave, je vous propose autre chose… la 'sitopie'."

Les Assises du bio se compliquent. On se croirait au bac philo. Sujet :  la "sitopie" peut-elle sauver les gens qui travaillent dans des tours ? À l’entendre, la réponse est oui.

Sitopie, je le rappelle, vient du grec silos, qui veut dire vase pour conserver le blé et, par extension, nourriture. Carolyn nous entraîne dans une utopie de la nourriture, qui vient façonner la ville, et pas l’inverse. J’espère bien, parce que je relève les copies dans une heure.

La ville-nourriture, c'est du concret

Dans la salle de conférence, j’en vois quelques-uns qui, eux, ont bien décroché. Le bio in the air, c’est bien joli mais ici, on veut du concret, et d’abord du chiffre. "Il y a eu une enquête. Et plus de 93% des personnes interrogées affirment vouloir développer leur consommation de bio", nous dit le patron de l’Agence bio. 

Belle intention, me dis-je … Mais on est quand même pas au niveau bac philo et Sitopie hein. "En Occitanie, il y a plus de 7 000 producteurs bio." Oui, pas mal… (c’est ou déjà l’Occitanie ?) "Les nouveaux consommateurs ont confiance, mais, aimeraient en savoir plus", nous dit-il. Mouai, mouai, mouai... 

Non… décidemment, mon Emma Peel est imbattable. L’architecte londonienne de la ville-nourriture, nous a appris une chose : que philosopher, c’est apprendre à nourrir. 

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