Concierges au bord de la crise de nerf
"Ca fait 20 ans que je suis gardien d'immeubles Hlm, et en plus, ca va vous étonner, mais j'aime mon boulot. Je me sens utile, voilà ".
Cet homme n'est pas tout jeune, il a même pas mal de bouteille, et vit dans le 9-3 depuis toujours. Un homme agaçé.
"Faut pas croire, notre loyer on le paie pas, mais il est pas gratos !".
Moi: "Ah bon ? ".
Lui: "Mais non ! on a des heures d'astreintes, non payées. En échange, on nous paie notre logement. Voilà. Vous avez compris là ?".
Moi: "Euh, oui, je crois. Mais c'est quand même un avantage de fonctionnaire ".
Lui, limite très énervé: "Oui. Mais c'est aussi en échange de services. Vous croyez que les gens ne viennent pas taper a notre porte, une fois les horaires de boulot passées ??".
Ces hommes, gardiens d'immeubles de leur état, sont en effet un ciment devenu vital dans des immeubles souvent saturés, dans des quartiers à l'ambiance aussi chaleureuse, que très chaude.
"On est presque des éducateurs parfois..et comme ils n'y en a quasiment plus, on joue un rôle important ".
Oui, les quartiers, désertés par les médecins, délaissés par les commerçants ou les bureaux de poste, ne doivent pas selon Manuel Valls, ou même François Hollande, devenir des lieux à part, des ghettos intouchables.
"Nous, on comprend plus rien là. D'accord, c'est la crise, ils cherchent de l'argent partout où ils peuvent. Mais si on doit payer nos loyers, avec nos petits salaires, on sera obligés de déménager. Et donc, tout le boulot de lien social, que l'on essaie de faire chaque jour, sera a mettre à la poubelle ".
Imparable.
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