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L'enfer de la start up

Le concours d’innovation numérique a eu lieu aujourd’hui. C’était la troisième édition. Dix-huit lauréats, des start up, vont donc obtenir des subventions. Pour les autres, c'est un peu l'enfer.
Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
  (Jeunes entrepreneurs en discussion (illustration) © MaxPPP)

Des affamés. Que c’est dur de monter une startup.  On a tous en tête Blablacar, ou encore Uber. On a l’impression de connaître les acteurs de ce que l’on appelle la french Tech. Mais combien de start up, finissent à la poubelle ? Combien n’arrivent jamais à décoller ? Visiblement, beaucoup. Et celles qui restent, appellent à l’aide.  Axelle Lemaire, la ministre du Numérique, est venue les écouter. Et elle n’aura pas perdu son temps. Premier sur la scène : un jeune homme (de toute façon, ils le sont tous, jeunes…), branché des pieds à la tête, une tête entre  jeune loup et mec sympa. "Nous, les start-up en France, nous avons un gros problème de visibilité. Les grands groupes ne nous connaissez pas assez. Donc, ne nous aident pas vraiment, dit-il, mais pour les PME, c’est presque la même chose, on ne nous voit pas, il y a un vrai souci de communication, sur nous"

Cash

Waouh, constat en 2 temps, 3 mouvements. Je savais les patrons de Start up décidés, mais là c’est du cash. La ministre l’écoute.  Il poursuit. "Les héros, comme Blablacar, doivent nous aider… être nos ambassadeurs".  Effectivement, moi, je croyais qu’ils l’étaient déjà. Qu’ils faisaient le job de grands frères.  "Il est vrai que beaucoup veulent garder la belle part du gâteau" , répond, sans détour, Axelle Lemaire.  Mais qui va donc aider, ces gentilles Start up, ces doux affamés de l’économie française ? "Il y a de nombreux appels à projet" , souligne la ministre.  Un autre intervenant, sur scène, ou plutôt une intervenante : "Quand il y a un appel à programme, c’est souvent très compliqué. On ne trouve pas le dossier pour candidater… on ne sait pas si on doit prendre un comptable… pour les fonds propres, on traite au téléphone avec des gens, et ce n’est pas clair pour nous…ce n’est pas très lisible tout ça…"

Donc : des Start up pas visibles… et des dossiers pas lisibles…

Loups

Nos jeunes loups, l’avenir de notre économie, nos doux affamés, ne sont pas encore sauvés. Un autre participant, sur scène : "On se heurte aussi au problème de l’amorçage… démarrer une Start up réclame des supports… il y a le crow fun ding bien sûr. Mais ça ne suffit pas… il faut aller voir les business Angel, c’est très important, explique le jeune homme. Mais bon, en investissant, ils cherchent surtout à défiscaliser leur ISF… on doit faire attention aux systèmes parasites…" Z ut, ce ne sont pas des parasites, qui vont nous aider à sauver, nos doux affamés créateurs de start-up. On a oublié qui ? Ah oui, la ministre…"La dynamique s’installe, plaide Axelle Lemaire. Il y a eu une augmentation de 34% des levées de fond, en volume, cette année… les choses se développent"  Et sinon, niveau gros sous, on a oublié qui ? Ben les investisseurs, les banques. Mais c’est bien sûr ! 

Agneaux

Ah mais zut, on me signale que pour qu’une banque croie en toi, il te faut un appor, de l’argent donc. "Justement, ce concours, aujourd’hui, ça a l’air de rien, mais c’est hyper important pour nous" me confie l’une des lauréates de l’an dernier. Moi : "Ah d’accord. Et vous êtes combien d’heureux élus cette année ?"  Elle : "18" "Hein ? Ce n’est pas énorme quand même sur combien de candidatures ?"  Elle : "Des centaines je crois. 79 dossiers ont été examinés cette année"  Pauvres start up, l’avenir de l’économie, nous rabâche -t-on.  Nos jeunes patrons, aux costards branchés, jouent, pour le moment, encore et malgré tout. Dans la bergerie, des mini loups affamés. 

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