Air France de retour à Téhéran, une aubaine pour Airbus et Boeing
Comme la levée des sanctions sur les activités civiles se fait attendre, de sérieux obstacles demeurent, au premier rang desquels, les transferts internationaux.
Air France et l’Iran, c’est une longue histoire, fruit de relations politiques, diplomatiques et culturelles anciennes. En 1979, en pleine révolution islamique, c’est à bord d’un Boeing 747 d’Air France que l’Ayatollah Khomeiny était rentré en Iran de son exil en France. Il allait prendre le pouvoir quelques semaines plus tard.
Comme de nombreuses entreprises, Air France entend aujourd’hui profiter du retour de l’Iran dans le concert des nations. L’Iran n’est pas la Chine, mais avec ses 80 millions d’habitants, le potentiel est bien là.
Dans le secteur de l’aéronautique, les besoins sont énormes. La flotte iranienne s’apparente à un véritable musée de l’aviation. La moyenne d’âge des avions d’Iran Air, la compagnie nationale, de vieux Airbus A300, A310 et quelques 320 est de 26 ans. Et nous ne parlons pas des 747 achetés, avant la révolution à l’époque ou le Shah était proche de Washington.
Une flotte à remplacer intégralement
Du coup, pendant des années, Iran Air a du se débrouiller avec les moyens du bord, soit en cannibalisant ses avions cloués au sol, soit en achetant des pièces au marché noir. Iran Air, qui au passage, a continué, pendant l’embargo, à assurer ses liaisons sur Orly. Pas simple pour une compagnie qui ne pouvait pas refueler en France.
Pour Airbus et Boeing, le marché est estimé entre 400 et 500 appareils pour un montant de plus de 20 milliards de dollars. Il faut à peu près tout remplacer. La guerre commerciale se prépare entre les États-Unis et l’Europe. D’autant attendue avec l’Iran, que du côté de la Russie le business est désormais totalement bloqué.
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