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Baisse des prix du pétrole : une aubaine pour les compagnies et les passagers ?

Pour les compagnies aériennes, le carburant constitue le principal poste de dépenses bien loin devant la masse salariale. L’an dernier, il représentait en moyenne 30% des coûts, contre environ 15% en 2003.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Baisse des prix du pétrole : une aubaine pour les compagnies et les passagers ? © Air France KLM)

 On pourrait donc logiquement penser que la chute des cours du pétrole avec un prix du baril de Brent à moins de 50 dollars, deux fois moins cher, qu’en 2009 ou 2010 est une aubaine pour les compagnies aériennes et dans la foulée pour leurs passagers.

Or ce n’est pas si simple. D’abord, parce que la monnaie d’achat du pétrole est le dollar, ce qui réduit l’impact de la baisse des cours du brut sur les compagnies européennes, au regard de la faiblesse actuelle de l’Euro. Ensuite, la plupart des grandes « majors » utilisent très largement, ce que l’on appelle des « couvertures carburant ».

En 2008, Air France-KLM, avait d’ailleurs perdu énormément d’argent avec ce système.  A l’époque, Le groupe avait misé sur la poursuite de la flambée des cours du pétrole, avec une couverture à long terme très élevée. Mais au final, le prix du baril de brut s’était totalement effondré, passant de 147 à 45 dollars.

Aujourd’hui, les compagnies sont beaucoup plus prudentes. Les « couvertures carburant » sur trois ou quatre ans ont totalement disparu. En moyenne, les compagnies assurent grosso modo 70% de leurs besoins en kérosène, le reste étant payé au prix du marché. Avec un baril à moins de 50 dollars, elles ont actuellement tout intérêt à se couvrir à ce tarif pour les prochains mois.

    Pas de baisse de prix dans l'immédiat

Mais pour les passagers, il n’y aura pas de baisse de prix dans l’immédiat. Dans un contexte de crise et de concurrence acharnée où les prix des billets d’avion sont déjà très bas, les compagnies préfèrent profiter de ce bol d’oxygène soit pour renflouer leurs caisses ou augmenter leur trésorerie.

Un bol d’oxygène intéressant, en tous les cas, pour les compagnies, non couvertes, qui exploitent des avions d’anciennes générations, type Boeing 747, 757, 767  largement rentabilisés mais plus gourmands en carburant. Et qui surtout ne les incitera pas à renouveler leur flotte si le prix du pétrole se maintient à des niveaux aussi bas.

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