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Chronique du ciel. Coavionnage : l'espoir vient de l'Europe

L'Agence Européenne de Sécurité Aérienne propose une charte pour mieux encadrer le coavionnage. La France attendait un véritable cadre réglementaire.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le conseil d'Etat au secours du coavionnage... (Frédéric Beniada)

A l’image du covoiturage et du site Blablacar, le coavionnage permet à des pilotes privés d’embarquer des passagers contre une participation aux frais du vol.
Ces deux dernières années, plusieurs plateformes de mise en relation entre pilotes et particuliers comme Wingly, Coavmi ou Off we Fly ont vu le jour sur Internet. Sauf qu’en France, la Direction Générale de l’Aviation Civile voit cette activité d’un mauvais œil pour des questions évidentes de cette sécurité.

Expérience du pilote, entretien de l’avion et pression qui pourrait inconsciemment être exercée par le passager sur son équipage pour arriver à tout prix à destination quel que soit la météo. Rappelons que le coavionnage ne fonctionne pas avec les mêmes règles et garanties qu'une compagnie aérienne.

En août dernier, la DGAC a donc largement bridé l’essor du coavionnage en France

Pour les navigations, la pratique a été limitée aux seuls pilotes professionnels ou à ceux disposant d’une qualification de vols aux instruments et pour les baptêmes de l’air à des circuits restreints autour des aérodromes.

L’Agence Européenne de Sécurité Aérienne ne l’entend pas de la même oreille. Cette semaine, lors du salon d’aviation générale de Friedrichshafen en Allemagne, elle a envoyé un signal fort pour le développement de cette activité.

L'EASA propose aux plateformes de coavionnage un code de bonne conduite

Avec une charte d'une dizaine d'articles. L'agence va même plus loin et considère même que cette activité peut servir à améliorer la sécurité.
La charte engage les plateformes à mieux informer le public des spécificités de ce type de vols, qui n'offrent évidemment pas les mêmes garanties que les vols commerciaux, et elle demande aux plateformes de lui faire remonter régulièrement des informations sur les pilotes, les avions et les incidents. Des informations qui pourraient servir à élaborer des programmes de formation pour mieux encadrer cette activité.

La signature de cette charte ne remet pas en cause les exigences imposées par la DGAC

Chaque pays est libre de déroger ou de renforcer une consigne européenne. L’administration française attendait plus qu’une simple charte de bonne conduite, mais un véritable cadre réglementaire. Comme les Pays Bas en Europe, la France reste sur une ligne dure. Les autres pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni sont plutôt favorables au développement du coavionnage. Clairement, la partie n’est pas encore gagnée pour les petits sites français.

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