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Chroniques du ciel. La compagnie Air France pourra-t-elle rembourser l’État ?

Air France-KLM encaisse les premiers effets de la crise sanitaire liée au Covid-19 avec une perte de 1,8 milliard d'euros au premier trimestre. Une perte qui risque de se creuser et qui interroge sur la capacité du groupe à pouvoir rembourser les 7 milliards d'euros de prêts de l'État et des banques.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un Airbus A320 et un Boeing 777 d'Air France à l'aéroport de Roissy. (ARNAUD BEINAT / MAXPPP)

Pour tenter de sortir de cette crise du Covid-19, dévastatrice pour le transport aérien, le groupe Air France-KLM va bénéficier d'un soutien financier de l’État et des banques de 7 milliards d’euros. Ce n’est pas un chèque en blanc, a insisté, il y a quelques jours, Bruno le Maire, le ministre de l'Économie. Air France va-t-elle pouvoir vraiment rembourser cette dette ? Question posée à Didier Brechemier, associé au sein du cabinet de consulting Roland Berger.

De lourdes pertes déjà pour la compagnie avant la crise

La question se pose. Didier Brechemier émet des doutes face aux lourdes pertes déjà accusées par la compagnie avant la crise du Covid-t19. La maturité du prêt bancaire de 4 milliards d'euros est de 12 mois, avec une possibilité d'extension d'un an. Or, Ben Smith ne prévoit pas de retrouver un niveau de capacités, équivalent à celui de 2019, avant 2022. 

Dans le même temps, les investissements devraient être maintenus à un niveau relativement élevé pour prendre livraison d'un certain nombre d'avions neufs, A350 ou A220, afin de respecter les contraintes environnementales du sauvetage. Pour tenir ses engagements, la direction d'Air France-KLM et d'Air France va devoir engager un plan drastique d'économies avec une baisse de ses coûts fixes, une restructuration de son réseau domestique, 

Un plan drastique pour réduire les coûts et une contrepartie écologique

Et si Air France est dans l’incapacité d’honorer ses prêts, l’État aura toujours la capacité d’augmenter sa participation au capital de l’entreprise et d’abandonner ainsi sa créance.

Quant à la contrepartie écologique demandée à la compagnie de supprimer les lignes intérieures, quand le trajet est possible en train en moins de 2 heures 30, Didier Brechemier affiche sa perplexité, et pense que rien ne l'impose dans la réglementation européenne. EasyJet pourrait en profiter.

En attendant, Ben Smith le patron du groupe, va entamer des pourparlers avec les syndicats sur une très probable réduction de ses effectifs.

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