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Chroniques du ciel. O'Leary réélu à la tête de Ryanair

Adepte des déclarations tonitruantes, Michael O’ Leary s’est forgé en 30 ans une réputation de trublion du transport aérien.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Michael O'Leary, le PDG de Ryanair, le 2 août 2017. (NIKLAS HALLE'N / AFP)

 Michael O'Leary, a été réélu massivement, la semaine dernière, à la tête de Ryanair. Pourtant, certains actionnaires, et les syndicats, avaient appelé à son éviction, dans un contexte social de plus en plus tendu pour la compagnie aérienne low cost irlandaise. L’irlandais Michael O’ Leary semble se complaire dans ce rôle de provocateur.

Tout est bon pour faire le buzz

Prononcer une énormité avec un maximum de cynisme, déclencher la controverse, la formule semble parfaitement rodée. Parmi les idées qu’il se plaît à évoquer en public avec un brin de cynisme : la suppression du copilote, la surtaxe pour les personnes obèses, la possibilité de voler debout ou de faire payer les toilettes.

Cet ancien contrôleur de gestion, aujourd’hui âgé de 57 ans, est entré chez Ryanair en 1988 avec une idée en tête : appliquer à l’Europe le modèle low-cost de la compagnie américaine Southwest, créée en 1974. À l’époque, la compagnie, propriété de Tony Ryan, richissime homme d’affaires irlandais, était au bord du gouffre, prise en tenaille entre British Airways et Aer Lingus avant la déréglementation du ciel européen.

En quelques années Ryanair est devenue la première compagnie européenne

Elle a transporté l’an dernier plus de 130 millions de passagers et réalisé et un bénéfice de 1,3 milliard d’euros. Mais à quel prix ?  Le climat de terreur qui règne au sein de l’entreprise est bien réel. Il y a encore quelques mois, Michael O’Leary refusait la présence de syndicats de pilotes notamment.  

Il a dû céder face aux tensions sociales et aux départs de ces salariés, qui ont contraint Ryanair à annuler plusieurs centaines de vols. Les temps changent, on manque de pilotes dans le monde entier, et travailler par le biais d’agences avec des contrats de droit irlandais ou avec un statut d’auto-entrepreneur n’attire plus grand monde. Pour autant, le patron de Ryanair ne semble pas s’assagir.

Nouvelle grève annoncée le 28 septembre prochain 

A la veille d'un nouvel appel à une grève dans cinq pays européens le 28 septembre prochain, il joue toujours la carte de la provocation. A l’attention des syndicats belges, il vient de leur lancer : "Faire grève, ce n’est pas une bonne idée vous êtes un petit pays pour Ryanair".  

Et plutôt que de négocier avec ses salariés, il préfère dénoncer la politique sociale d’Easyjet. La compagnie britannique applique le droit du travail dans chaque pays où elle est implantée. Et elle ne joue pas sur le flou qui existe entre la réglementation européenne et les droits nationaux. Un flou qui a déjà valu à Ryanair plusieurs procès.  

Michael O’Leary critique Easyjet mais lorgne aujourd’hui sur son modèle économique

Ryanair sait aujourd’hui que si elle souhaite rester leader sur le marché européen, elle n’a pas d’autres choix que de venir poser ses avions sur des aéroports principaux, et tenter de capter une clientèle affaires qu’Easyjet a réussir fidéliser depuis quelques années.  

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