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Chroniques du ciel. Ryanair et le 737 MAX : la compagnie profite de la crise et des déboires de Boeing

La compagnie Ryanair profite de la crise sanitaire et des revers de Boeing. La low cost irlandaise vient de signer il y a quelques jours une commande de 75 Boeing 737 MAX, à un prix défiant toute concurrence. Le 737 MAX à peine remis en vol aux Etats-Unis, après deux années d'immobilisation suite à deux accidents mortels,

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un avion de la compagnie low cost Ryanair, un Boeing 737-800 à l'aéroport d'Eindhoven aux Pays-Bas. Photo d'illustration. (SOPA IMAGES / LIGHTROCKET VIA GETTY IMAGES)

C'est soit un pari très risqué, soit un véritable coup de maître. Il y a une semaine, Ryanair a sans doute réalisé l'une des meilleures affaires de son histoire en signant l'achat, à prix très cassé, de 75 Boeing 737 MAX qui viendront s'ajouter aux 135 premiers exemplaires déjà commandés par la low cost irlandaise.

Une commande de 75 Boeing 737 MAX avec une remise de 70% du prix catalogue

Ni Boeing, ni Ryanair n'ont évidement souhaité communiquer sur le prix négocié de ces avions. Mais de nombreux experts affirment que la remise consentie à Ryanair avoisinerait les 70% du prix catalogue soit environ 30 millions de dollars l'unité, contre 125 millions de dollars annoncés, sortie d'usine. Il est donc évident que cette méga commande ne rapportera pas grand chose à Boeing.

Mais elle va permettre au constructeur de Seattle de redorer l'image profondément ternie du 737 MAX après les deux accidents mortels qui ont cloué au sol l'ensemble de la flotte depuis bientôt deux ans. Avec ses 75 appareils supplémentaires, 600 au total à l'horizon 2026, les parts de marché de Ryanair devraient très fortement augmenter, à l'heure où une grande majorité des compagnies ont plutôt tendance à réduire la voilure.

Les passagers voudront-ils monter à bord ? 

Reste à savoir, si les passagers accepteront de monter à bord du 737 MAX qui n'a désormais plus aucun droit à l'erreur. Sous le feu des projecteurs, le moindre incident technique sera immédiatement surmédiatisé. Il signera la mort définitive du programme et pourrait entraîner dans sa chute les compagnies qui l'exploiteront de manière massive.

Ce signal positif envoyé au marché s'ajoute aux efforts déployés aux États-Unis par American Airlines et United, deux autres bons clients du MAX, pour restaurer la confiance du public, et à la compagnie brésilienne GOL, qui, cette semaine, a été la première à reprendre l'exploitation commerciale du 737 MAX entre Sao Paulo et Porto Alegre.

Michael O'Leary, le patron de Ryanair va, lui, devoir encore patienter. Si L'agence de sécurité aérienne européenne a déjà donné son accord de principe à une reprise des vols de MAX en Europe, sous forme d'une "proposition de directive de navigabilité", l'interdiction de vol des MAX ne sera pas levée avant la mi-janvier.

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