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Chroniques du ciel. Triste fin pour XL Airways, rayée du ciel français

Une semaine seulement après Aigle Azur, la compagnie aérienne XL Airways est elle aussi liquidée, sans poursuite d'activité.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un Airbus A330 de la compagnie à bas coûts XL Airways France lors de son vol inaugural, le 4 décembre 2012. (MAXPPP)

Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé la liquidation judiciaire de la compagnie aérienne XL Airways, vendredi 4 octobre 2019. C'est donc fini pour XL Airways. Plus d'avions dans le ciel et fin des activités de la compagnie. Ainsi en a décidé ce tribunal, après avoir rejeté l’offre de Gérard Houa. Cet actionnaire minoritaire d’Aigle Azur - compagnie qui a mis la clé sous la porte fin septembre - proposait d’injecter 30 millions d’euros dans la compagnie XLAirways et de reprendre la moitié des salariés. Mais il n’a pas été pris au sérieux.

1 700 salariés du transport aérien vont perdre leur emploi

Cette hécatombe était malheureusement prévisible au regard du faible, pour ne pas dire inexistant intérêt du pouvoir politique à défendre ce secteur pourtant économiquement stratégique. Avec les personnels d'Aigle Azur, ce sont plus de  1700 salariés du transport aérien qui vont perdre leur emploi. "D’autres compagnies disparaîtront, si rien n’est fait dans les prises de conscience politique, économique", écrit Laurent Magnin, très en colère, patron de feu XL Airways dans un long communiqué.

Jusqu'en 2016, la compagnie était bénéficiaire, avant d’être attaqué sur l’ensemble de ses marchés, les Antilles, la Réunion et les États-Unis, par les compagnies Norwegian, la britannique Level, ou la française French Bee, filiale d’Air Caraïbes. XL Airways a traversé des tempêtes.

Et jusqu’à présent, elle avait réussi à survivre à de nombreux coups de théâtre et un actionnariat particulièrement instable. À l’origine, XL Airways s'appelait Star Europe puis Star Airlines, créée en 1995 par Cédric Pastour, aujourd’hui retiré dans le sud de la France. Propriété du groupe canadien Transat, la compagnie est cédée en 2005 au sulfureux homme d’affaires franco-égyptien Raymond Lakah, propriétaire également de France Soir qui laissera la compagnie dans une situation déplorable avant de s’enfuir à Londres.

En 2006 la compagnie est revendue au britannique XL Leisure Group

La compagnie est rebaptisée XL Airways France. Laurent Magnin, débauché du courtier aérien Avico, après une longue carrière chez Corsair en devient le président. En 2009, XL échappe à la faillite du groupe britannique. Elle est reprise par une banque islandaise, puis un fond d’investissement et des actionnaires douteux, qui refusant de payer leurs créances se voient débarquer. XL Airways se retrouve sans actionnaire. La justice presse le président de trouver une solution.

Laurent Magnin réalise alors un coup de génie. Avec les titres XL d’Airways, il rachète la "Compagnie", c’est son nom, un transporteur long-courrier 100% classe affaires et il retrouve de fait un actionnaire.

Sauf qu’à l’époque, la "Compagnie" ne décolle pas et XL Airways glisse lentement dans le rouge face à une concurrence accrue. Les actionnaires - ils sont une quarantaine - ne cesseront de remettre au pot. Plus de 90 millions d’euros au total pour soutenir les deux transporteurs.

Lassés, ils finiront par jeter l’éponge, et par abandonner XL Airways, malgré de meilleurs résultats cette année, pour ne conserver que la "Compagnie" sur la ligne Paris-New-York. XL Airways aurait donc aussi payé pour les difficultés de la "Compagnie" ? Triste fin pour le pavillon français.

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