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Crash Germanwings : de quel suivi psychologique bénéficient les pilotes depuis le drame ?

Le Bureau Enquêtes et Analyses rend son rapport sur le suicide d’Andréas Lubitz, qui avait entraîné la mort des 150 passagers et membres d’équipages d’un Airbus A320 de la Germanwings le 24 mars 2015. L’occasion de revenir sur le suivi psychologique des pilotes et sur ce qui a changé depuis ce drame.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Plus question de rester seul dans le poste de pilotage © Page Facebook d'Eurowings)

Le suicide en "vol" d’un pilote de ligne est le pire des scénarios envisageables. Il choque car quasiment impossible à prévenir.

Pourtant, l’état de santé des pilotes est une priorité permanente pour les compagnies aériennes. Tous les pilotes lorsqu’ils sont recrutés passent des tests psychologiques poussés quel que soit leur niveau d’expérience technique.

A leur arrivée dans une compagnie, les candidats sont évalués sur plusieurs critères, comme leur esprit de décision, leur rigueur, leur honnêteté intellectuelle et leur faculté à s’insérer au sein d’un équipage.

Puis tous les ans, les pilotes repassent une visite médicale, le plus souvent dans un hôpital militaire pour renouveler ce que l’on appelle leur classe 1. La visite dure en moyenne une demi-journée. Les pilotes vont d’un service à l’autre, entre un électrocardiogramme, un électroencéphalogramme, une prise de sang, un passage chez l’ophtalmologue et pour finir, une rencontre avec le médecin-chef qui validera ou non le certificat, et qui pourra leur demander simplement, si moralement, "tout va bien".

Malheureusement, la dépression mentale d’un pilote est difficilement décelable, tout comme la radicalisation religieuse. De peur de perdre sa licence un pilote peut facilement mentir. De plus, entre l’apparition de problèmes psychologiques et la prochaine visite médicale, il peut s’écouler une année.

Après le suicide d’Andreas Lubitz, L’EASA, l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne a présenté à l’automne dernier, une série de mesures visant à mieux surveiller les personnels navigants techniques.

Mais deux autres mesures font débat et provoquent l’hostilité des syndicats de pilote à commencer par le SNPL.

La première concerne, l’instauration de contrôles aléatoires dans un programme de lutte contre la drogue et l’alcool.

La seconde est la mise en place d’un fichier européen de données "aéro-médicales". Sujet sensible où il va falloir pour l’EASA trouver le juste milieu entre sécurité aérienne et secret médical.

En attendant la semaine prochaine, vous pouvez retrouver plus de Chroniques du ciel sur notre page Facebook et sur notre .

 

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