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Cinéma week-end. "Après la tempête", dans le pathos de Kore-Eda Hirokazu.

De la France au Japon il est question de famille, de gens modestes et de ménopause... 

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Après la tempête (Le Pacte Films)

Le 13ème film de Kore-Eda Hirokazu a une valeur très personnelle pour le réalisateur japonais. Après la tempête est parsemé d'éléments intimes, qu'il avait envie de mettre à l'écran depuis la mort de son père en 2001. Cinéaste des déboires de la famille dans son pays, il choisit un personnage adulte aux alures de loser, écrivain en éternel devenir, qui flambe aux jeux le peu qu'il gagne comme détective privé.

Cette relation père-fils s'inspire de la relation que j'avais avec mon père, mais pas seulement...

Kore-Eda Hirokazu

 

Ryota essaie tant bien que mal de renouer avec son fils et il faut une tempête pour que se retrouvent dans un huis clos drôle et caustique, dans l'appartement d'une grand-mère à l'humour acide, Ryota, son ex et leur enfant. Kore-Eda filme avec une infinie douceur une cité HLM de la banlieue de Tokyo, des mères bien plus matures que son personnage masculin et des rapports père-fils qui sentent le pathos personnel.

Blandine Lenoir fait avec Aurore le constat que la ménopause n'est pas un sujet souvent abordé au cinéma, c'est désormais chose faite, avec beaucoup d'humour et Agnès Jaoui, dans le rôle principal.

Agnès Jaoui a cette capacité à être autant drôle qu'émouvante

Blandine Lenoir

 

Aurore vit à La Rochelle, merci à la réalisatrice de l'avoir sortie de Paris, mère célibataire, elle prend simultanément sur la tête sa ménopause, le chômage, la grossesse de sa fille ainée et les affres amoureuses de sa cadette. C'est beaucoup pour une seule femme, submergée de bouffées de chaleur, mais debout, battante, capable encore de plaire et de re-séduire un amour de jeunesse. Blandine Lenoir singe une comédie aigre-douce qui doit beaucoup à son interprète principale Agnès Jaoui.

Passé par le documentaire, lui-même réfugié économique birman à Taïwan, Midi Z, sait de quoi il parle dans Adieu Mandalay, choc esthétique et narratif de la semaine. Comme lui, ses deux personnages, un jeune homme, une jeune femme, quittent la Birmanie, mais eux pour la Thaïlande, où ces clandestins sont de la main d'œuvre très bon marché et corvéable à merci. La violence sociale n'a d'égal que la corruption, avec en permanence la peur d'être pris par la police et expulsé. Dans cette jungle contemporaine qui évoque le sort des clandestins en Europe, le contraste est saisissant avec la beauté des jeunes acteurs, la candeur de cette histoire d'amour tournée comme un conte sombre.

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