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Cinéma week-end. "Le Daim", taillé sur mesure pour Jean Dujardin

 Un an seulement après "Au poste !" avec Benoît Poelvoorde, Quentin Dupieux signe une nouvelle folie cinématographique.       

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Le daim" de Quentin Dupieux (Diaphana)

Artiste inclassable dans le cinéma français, même s'il multiplie les références à de grands réalisateurs, Quentin Dupieux propose avec son huitième long-métrage une foule de questions auxquelles il se gardera bien de répondre.

Comme son double musical, Mr Oizo, il semble tourner à l'instinct, il semble seulement, tellement de film en film sa mise en scène est de plus en plus précise et rythmée. Dans Au poste ! génial huis-clos d'une garde à vue dont l'absurdité finissait par toucher à la peur kafkaïenne de l'injustice, Dupieux montrait son talent de directeur d'acteurs, c'est bien pour les acteurs qu'il commet aujourd'hui Le Daim.  
Jean Dujardin, qui depuis Brice de Nice et Oss 117 prouve qu'il fait partie des rares acteurs qui savent aller aussi loin dans l'absurde, trouve ici un scénario taillé sur mesure.

J'ai l'impression que ce personnage est un peu en chacun de nous

Quentin Dupieux

Tout comme ce blouson en daim qui coûte très cher, mais qui est pour son personnage une obsession qui va le mener très loin dans la folie. Sur son parcours de psychopathe, il croise Adèle Haenel, que Pierre Salvadori a révélée dans En liberté ! comme aussi, grande actrice de comédie. Les images qu'il tourne et qu'elle monte mettent du cinéma dans le film. 

Noureev de Ralph Fiennes

Comme son nom l'indique, ce film est un biopic sur le génie de la danse que fut Rudolf Noureev.  Et le défi est de taille, la danse ne faisant pas toujours bon ménage avec le cinéma. Dans le genre, All that jazz est une exception, Bob Fosse étant chorégraphe et réalisateur, quand Black Swan enfilait les clichés sur la discipline.

Ralph Fiennes savait dès le départ que l'affaire était compliquée, ne connaissant pas la danse, il avait avant tout le désir de montrer l'animalité de son personnage. Son film fait des allers-retours entre l'enfance et la formation de Rudolf Noureev et le moment, en 1961, quand pendant une tournée du Kirov à Paris, il décide de rester à l'Ouest et de fausser compagnie aux cerbères du KGB qui le surveillent jour et nuit.   

Pierre Lacote a été précieux pour les jours passés à Paris, il se souvient très bien de ce qui s'est passé à l'aéroport

Ralph Fiennes

C'est Oleg Ivenko un danseur professionnel russe qui incarne Noureev. Avantage, les scènes de ballet sont crédibles, inconvénient, malgré sa ressemblance physique avec Noureev, il n'a pas le talent d'un acteur pour porter les contradictions du personnage. Le film témoigne néanmoins d'une époque et d'un génie, Ralph Fiennes a pu notamment rencontrer ceux qui ont connu Noureev, comme les danseurs Pierre Lacote et Micha Barychnikov.            

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