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Cinéma week-end. "Les Intranquilles" de Joachim Lafosse, l'amour à l'épreuve du trouble mental

Joachim Lafosse s'inspire de son histoire personnelle, celle d'une famille aux prises avec la bipolarité du père.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Les Intranquilles" de Joachim Lafosse. (LES FILMS DU LOSANGE)

Le réalisateur Joachim Lafosse ne s'en cache pas, ce sont ses propres questionnements sur la famille et le couple qu'il ausculte de film en film. Avec Les Intranquilles, il s'inspire de sa propre histoire, celle d'un fils de père bipolaire.    

"Faire avec la maladie, la questionner, c'est plus riche."

Damien Bonnard

à franceinfo

Damien Bonnard est cet homme aussi attachant qu'invivable, dont la femme, Leïla Bekhti fait tout ce qu'elle peut pour maintenir une vie familiale polluée par la maladie. Le duo est remarquable, se donne sans compter et embarque le spectateur dans ce combat épuisant, sous le regard tendre du fils.

Les Intranquilles n'est pas du côté de l'analyse sociétale de la bipolarité, mais de la mise à l'épreuve de l'amour, balloté par les crises d'euphorie et les moments d'abattement sous lithium du personnage de Damien Bonnard.    

Eugénie Grandet de Marc Dugain  

Quatre ans après L'Échange des princesses, le réalisateur renoue avec le film en costumes, Eugénie Grandet est librement inspiré du classique de Balzac, le réalisateur, sincèrement féministe, ne se résout pas au martyre de cette jeune femme et prend quelques libertés par rapport à son destin tragique dans le roman. Elle n'en subit pas moins l'avarice épouvantable de son père, qui enferme sa fille dans une vie recluse très bien montrée à l'écran.

"Grandet est toujours représentatif de cette façon de faire de l'argent."

Marc Dugain

à franceinfo

Olivier Gourmet et Joséphine Japy sont irréprochables, les images, le climat, les silences dans la campagne près de Saumur, sont à l'unisson pour qu'on ressente l'inhumanité de cet homme, exemple terrifiant de la bourgeoisie française du XIXe siècle.        

J'ai aimé vivre là de Régis Sauder

Le nouveau film documentaire de Régis Sauder dresse un portrait sensible et empathique de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, où vit toujours l'écrivaine Annie Ernaux.

Sortie de terre il y a 50 ans au nord-ouest de Paris, cette cité est née d'une utopie urbanistique, avec ses grands espaces sans voiture, sa nature toute proche, sa base nautique, comme un laboratoire de mixité sociale, dont les habitants racontent à Régis Sauder leur attachement à cette ville expérimentale. 

"Qu'est-ce qu'une ville, sinon les souvenirs qui s'y sédimentent ?"

Régis Sauder, réalisateur

à franceinfo

Annie Ernaux apparaît sur quelques images et dans les lectures que font les Cergyssois, d'extraits de ses textes écrits depuis et sur leur ville. J'ai aimé vivre là, est à l'opposé des clichés sur la banlieue, un peu de bienveillance, ça ne peut pas faire de mal.

La bande-annonce de J'ai aimé vivre là



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