Cinéma week-end. "Si Beale Street pouvait parler", black is beautiful !
Barry Jenkins, oscarisé en 2017 pour "Moonlight", enrichit la culture noire américaine de sa vision trÚs artistique.
 Câest la premiĂšre fois qu'un roman de James Baldwin est portĂ© Ă l'Ă©cran, ce film est un dialogue Ă travers le temps entre deux artistes noirs confrontĂ©s au mĂȘme mal amĂ©ricain, le racisme ; ici celui dont est victime un jeune de Harlem accusĂ© Ă tort d'un crime qu'il n'a pas commis.
Une jeune fille noire peut penser en couleurs saturées, brillantes, vibrantes, c'est le point de vue esthétique du film
Barry Jenkins
Fonny et Tish sont jeunes, beaux, purs, ils s'aiment depuis l'enfance, vont avoir un bébé quand l'injustice s'abat sur eux. Le réalisateur Barry Jenkins raconte l'histoire depuis le point de vue de la jeune fille, à l'opposé du militantisme d'un Spike Lee, son arme c'est l'amour, la beauté. Black is Beautiful valant tous les slogans politiques, renvoyant aux suprématistes blancs la laideur de leur ùme.
Si dans Moonlight on avait adorĂ© l'originalitĂ© de la mise en scĂšne, elle est plus classique ici, mais Barry Jenkins reste un esthĂšte, il explique le sens de ses choix formels.  Â
Pearl est le premier film d'Elsa Amiel
BeautĂ© trĂšs particuliĂšre puisqu'il s'agit d'une culturiste qui Ă©cume les concours de bodybuilding. Pearl, jouĂ©e par Julia Föry une championne suisse de la discipline, est rattrapĂ©e par son passĂ© quand son ex dĂ©boule en pleine compĂ©tition accompagnĂ© d'un fils qu'elle n'a pas voulu garder.Â
C'est un univers qui nous dépasse, j'ai voulu aller chercher l'humain dans ce corps
Elsa Amiel
Dans ce milieu Ă©trange, la rĂ©alisatrice s'interroge sur ce corps androgyne, cette montagne de muscles dont elle rĂ©vĂšle la fĂ©minitĂ©, la beautĂ©, en le captant de prĂšs. On dĂ©couvre cet univers mĂ©connu, un peu dĂ©rangĂ© d'abord puis fascinĂ©, comme le fut Elsa Amiel.   Â
Un grand voyage vers la nuit du chinois Bi Gan, hypnotique
La beauté pure, la magie du cinéma, une invitation au lùcher prise, ne cherchez pas à comprendre et faites ce voyage onirique sur les traces d'un homme qui revient dans sa ville natale, celle du réalisateur, hanté par le souvenir d'une femme aimée.
C'est une expérience, en entrant dans la salle on vous donne des lunettes 3D mais le premier panneau quand débute la séance vous informe qu'il ne s'agit pas d'un film en 3D, mais qu'il suffit de faire comme le personnage principal.
Ă mi-parcours de sa quĂȘte, il entre dans une vieille salle de cinĂ©ma, dans une friche industrielle et met ses lunettes 3D, lĂ , on fait comme lui et commence un plan sĂ©quence d'une heure, complĂ©tement fou, du Fellini asiatique, on est dans son rĂȘve et franchement, c'est du jamais vu.       Â
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